Dernière mise à jour à 09h21 le 20/08
Le regain de l'épidémie du COVID-19 qui se confirme en France, à quelques jours de la rentrée, suscite l'inquiétude dans le pays. Comment reprendre sereinement le travail en entreprise ou le chemin de l'école, alors que les principaux indicateurs de l'évolution de l'épidémie se dégradent depuis plusieurs semaines, s'interrogent les acteurs de différents horizons.
"La rentrée m'inquiète", a déclaré sur France 2, le secrétaire général de Force Ouvrière, Yves Veyrier, en référence à la reprise dans les entreprises, un des principaux lieux de foyers d'infection détectés depuis le déconfinement, selon Santé publique France.
L'inquiétude grandit également chez le corps enseignants, parents d'élève et soignants à propos de la rentrée des classes prévue dans une quinzaine de jours, malgré la persistance de la circulation du virus, avec une forte augmentation du nombre de cas dans certains départements de l'Hexagone.
"La rentrée ne sera pas sereine (...) on attend les informations officielles, mais il y a du stress car avec tous les élèves, la distanciation sociale est impossible", a expliqué sur BFMTV, Jean-Rémi Girard, président du syndicat national des lycées, collèges et du supérieur (SNALC).
Cette crainte des enseignants, qui jugent "léger" le protocole sanitaire prévu pour les écoles, est confortée par une lettre ouverte publiée mercredi dernier par les sociétés savantes de pédiatrie qui se disent aussi "inquiets" face à la persistance de la circulation du virus en France ces dernières semaines. "Le risque de survenue de contamination par le SARS-CoV-2, aussi bien chez les enfants que chez les adultes qui les encadrent, est réel", ont prévenu les pédiatres dans leur missive. "Nous ne pouvons que nous montrer inquiets devant l'organisation de la rentrée telle qu'elle se profile", indique le document.
Dans son dernier bilan épidémiologique publié le mardi 18 août, Santé publique France a annoncé 221.267 cas de contaminations confirmées dans le pays, avec 2.238 nouveaux cas de COVID-19 diagnostiqués en 24 heures, alors que 273 clusters sont en cours d'investigation soit 27 de plus en 24 heures, et un taux de positivité des tests qui est de 3%, a indiqué l'agence nationale.
Selon les autorités sanitaires, 28 départements sont actuellement en situation de vulnérabilité "modérée ou élevée". Paris, Bouches-du-Rhône et la Guyane sont les départements ayant un niveau de vulnérabilité élevé" c'est-à-dire en zone de circulation active du virus.
Plusieurs salariés ont justifié leur inquiétude par les récentes enquêtes de l'agence nationale de santé publique qui indique que 22% des clusters sont détectés depuis le déconfinement, dans les entreprises, 16% dans les établissements de santé, 14% en milieu familial et 8% dans les rassemblements publics et privés.
Face à ces inquiétudes exprimées, l'exécutif tente d'anticiper en adaptant des mesures de préventions. La ministre du Travail, Elisabeth Borne a annoncé mardi 18 août, la décision du gouvernement de "systématiser le port du masque dans les espaces clos et partagés au sein des entreprises" à la rentrée.
"Les salles de réunions, couloirs, vestiaires, open space, bureaux partagé" sont concernés, a-t-elle expliqué. Selon Mme Borne, ces mesures seront appliquées "dès la fin du mois d'août", et le masque considéré comme un "équipement individuel de sécurité", sera à la charge de l'employeur.
De nouvelles mesures sont également attendues du ministère de l'Education nationale pour rassurer le corps enseignant et les parents d'élèves. Le protocole relatif au fonctionnement des écoles et établissements scolaires en vigueur a été assoupli en raison de la baisse du niveau de circulation du virus. Il n'est donc plus adapté à la situation, selon les syndicats d'enseignants.
"Le ministre de l'Education s'exprimera pour annoncer les mesures à prendre. S'il faut renforcer le protocole sanitaire de juillet, il le fera car entre temps la circulation du virus a évolué", a déclaré mercredi sur France info, la députée de la majorité, Lauriane Roussi.