Dernière mise à jour à 11h12 le 06/11
Le système de santé français se prépare à la déprogrammation de soins non urgents, au renforcement du personnel soignant ou encore à des évacuations sanitaires, pour faire face à la deuxième vague "violente" de l'épidémie COVID-19 qui se propage partout dans le pays.
"La situation dans le pays est très sérieuse. La deuxième vague n'est pas une abstraction, elle est là et elle est violente", a déclaré jeudi le ministre français de la Santé, Olivier Véran, qui a fait le point jeudi sur l'évolution de l'épidémie lors d'une conférence de presse.
Le ministre de la Santé a insisté sur la pression qui est déjà forte sur les hôpitaux avec, notamment plus de 4.000 patients admis en réanimation pour COVID-19. " Si nous ne respectons pas suffisamment le confinement, si le virus continue à circuler au même rythme, alors nous connaitrons un risque fort de saturation au niveau national dès la mi-novembre avec plus de 7.000 patients atteints de COVID en réanimation", a-t-il prévenu.
Selon M. Véran, la deuxième vague serait alors "plus hausse et plus longue" que la première. Pour faire face à cette reprise épidémique "très forte", avec un afflux de malades en réanimation et d'autres à venir, les hôpitaux ont décidé d'actionner plusieurs leviers.
Il s'agit notamment d'augmenter les capacités d'accueil hospitalier en déprogrammant les soins non urgents pour libérer des lits et des ressources en personnels, a-t-il expliqué. "Nous avions quelques 5.000 lits de réanimation dans le pays. Nous avons augmenté lors de la première vague de 15%, un peu plus de 5.800 lits. Au 30 octobre on était à 6.500 lits et l'augmentation est toujours en cours", a-t-il indiqué.
Il y a également le renfort en personnel soignant: 12.000 professionnels de santé se sont portés volontaire pour porter main forte à la fois dans les EHPAD et les hôpitaux, 700 professionnels de santé sont formés pour renforcer des services comme la réanimation, et 1.500 autres sont en cours de formation, a précisé le ministre.
Les évacuations sanitaires seront également mises en oeuvre pour libérer certains établissements de santé en cas d'afflux de malades de COVID-19. "Pour cette seconde vague déjà 60 transferts de patients d'une région à une autre, ont été réalisés. La région Auvergne-Rhône-Alpes la plus touchée par l'épidémie, a procédé à 43 évacuations sanitaires, 200 nouvelles évacuations sont prévues", a-t-il noté.
Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, qui a co-animé la conférence de presse, n'a pas caché son inquiétude sur la situation épidémiologique actuelle. Selon lui, la France est le pays d'Europe qui compte le plus grand nombre de cas avec 1,6 millions de personnes affectées. "58.046 personnes ont reçu hier un test positif. En 24 heures, nous avions accueilli dans nos hôpitaux plus de 3.000 nouveaux malades de COVID, 447 ont été admis en réanimation", a-t-il ajouté.