Dernière mise à jour à 09h17 le 15/12
Dans les pays à revenu élevé, les migrants gagnent en moyenne près de 13% de moins que les travailleurs nationaux, selon un nouveau rapport de l'Organisation internationale du Travail (OIT) rendu public lundi.
Le rapport intitulé "L'inégalité salariale des migrants: comprendre les différences salariales entre migrants et nationaux" montre que dans certains pays comme Chypre, l'Italie et l'Autriche, l'écart entre les salaires horaires est plus élevé, et atteint respectivement 42, 30 et 25%.
Selon ce rapport, ces cinq dernières années, l'inégalité salariale des migrants s'est creusée dans plusieurs pays à revenu élevé. Par exemple, les travailleurs immigrés gagnent 30% de moins que les travailleurs nationaux en Italie, contre 27% en 2015.
Dans tous les pays, les migrants sont confrontés à des problèmes de discrimination et d'exclusion qui se sont aggravés avec la pandémie de COVID-19 , a affirmé l'OIT dans cette étude, ajoutant que dans les pays à revenu élevé, les migrants sont plus susceptibles d'occuper un emploi précaire.
"Les travailleurs migrants font souvent face à une inégalité de traitement sur le marché du travail, notamment en ce qui concerne les salaires, l'accès à l'emploi et à la formation, les conditions de travail, la sécurité sociale et les droits syndicaux", a déclaré Michelle Leighton, cheffe du service des migrations de main-d'oeuvre, cité dans un communiqué de l'OIT.
Selon l'étude de l'OIT, dans les pays à revenu élevé, les travailleuses migrantes font l'objet d'une double peine, en tant que migrantes et en tant que femmes : L'écart de rémunération entre les nationaux hommes et les femmes migrantes est estimé à près de 21% en termes de salaire horaire. C'est plus que l'écart salarial entre hommes et femmes (16%) dans ces pays.
En revanche, dans les pays à bas revenu et à revenu intermédiaire, la situation s'inverse: les travailleurs migrants sont généralement des expatriés temporaires hautement qualifiés, ils ont tendance à gagner environ 17,3% de plus à l'heure que les travailleurs non migrants, a également indiqué l'OIT.