Dernière mise à jour à 09h30 le 02/03
(Xinhua/Aurelien Morissard) |
L'ancien président français Nicolas Sarkozy est reconnu coupable de "corruption" et de "trafic d'influence" dans l'affaire dite des "écoutes". Le Tribunal correctionnel de Paris a condamné l'ancien président français à trois ans de prison dont un an ferme pour "corruption" et "trafic d'influence". Son avocat Thierry Herzog et le magistrat Gilbert Azibert, cités dans le dossier ont également été condamnés.
L'affaire dite des "écoutes" date de 2014. Alors que Nicolas Sarkozy est placé sur écoute dans l'enquête sur le financement libyen de sa campagne, la justice découvre l'existence d'une ligne téléphonique secrète au nom de Paul Bismuth que M. Sarkozy utilise pour communiquer avec son avocat Me Herzog.
Selon la justice, l'ancien président, à travers M. Herzog, tentait d'obtenir des informations sur le dossier Bettencourt auprès de Gilbert Azibert alors magistrat à la Cour de cassation, en échange d'un poste à Monaco pour le magistrat.
L'avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog, et l'ancien magistrat Gilbert Azibert ont également été condamnés ce lundi à la même peine pour corruption et dissimulation d'atteinte au secret professionnel.
"Ils étaient parfaitement conscients du caractère frauduleux de leurs actes", a déclaré la présidente de la 32e chambre correctionnelle de Paris, Christine Mée, citée par la radio nationale France Info.
Nicolas Sarkozy, qui a été "garant de l'indépendance de la justice, s'est servi de son statut d'ancien président pour gratifier un magistrat ayant servi son intérêt personnel", a déclaré Christine Mée, citée par le journal "Le Monde".
Des accusations que Nicolas Sarkozy a toujours niées indiquant qu'il n'y avait jamais eu la moindre corruption dans cette affaire. Cet ancien président français a annoncé lundi après-midi par le biais de son avocate Me Jacqueline Laffont, qu'il va faire appel de cette décision.
La famille politique (droite) de Nicolas Sarkozy a réagi après l'annonce de sa condamnation, et qualifié la décision "d'acharnement". "La sévérité de la peine est absolument disproportionnée et révélatrice de l'acharnement de judiciaire", a écrit sur son compte Twitter l'actuel patron des Républicains, Christian Jacob. Julien Aubert, député LR, a également indique sur BFMTV, que le jugement était "quasi excessif pour ne pas dire partial".
Selon la loi française, Nicolas Sarkozy, qui a présidé la France de 2007 à 2012, n'est pas obligé de purger sa peine en prison pouvant être placé sous bracelet électronique et il a dix jours pour faire appel de la décision.