Dernière mise à jour à 09h21 le 05/08
Les Etats-Unis ont gracié des membres d'une tristement célèbre unité de guerre bactériologique après la Seconde Guerre mondiale en échange de leurs données sur les armes biologiques, révèle une étude menée par un historien chinois.
Dans un accord secret conclu entre septembre 1945 et novembre 1948, la base de Fort Detrick de l'armée américaine a dépensé 250.000 yens, soit plusieurs milliers de dollars à l'époque, pour obtenir des données et des documents médicaux sur les expérimentations humaines, les essais bactériens, la guerre bactériologique et les expérimentations de gaz toxiques menés par l'Unité 731, selon Jin Chengmin, conservateur du Musée des preuves des crimes de guerre commis par l'Unité 731 de l'armée japonaise.
Les Etats-Unis ont par la suite utilisé ces données et documents médicaux pour mener des recherches sur les armes biologiques, a noté M. Jin. Ses conclusions sont basées sur des rapports et des comptes des enquêteurs envoyés par Fort Detrick pour négocier l'accord avec les Japonais et des archives d'institutions de recherche américaines.
La preuve principale de l'accord secret repose sur trois rapports médicaux concernant des expérimentations humaines (1.500 pages au total) que Fort Detrick a obtenus de l'Unité 731, a indiqué M. Jin, ajoutant que les copies originales de ces rapports étaient aujourd'hui archivées à la Bibliothèque du Congrès des Etats-Unis.
"Les accords louches et les secrets sont depuis longtemps une marque de Fort Detrick, comme il a été prouvé dans son accord sordide avec l'Unité 731", a souligné M. Jin. "Fort Detrick a une longue histoire de recherche sur les virus et en stocke une grande quantité qui menacent la sécurité des êtres humains".
Le fait que les Etats-Unis ont gracié des membres de l'Unité 731 au mépris total de leurs activités criminelles a compromis la justice des procès de la Seconde Guerre mondiale et illustre sa pratique de longue date de deux poids, deux mesures, a ajouté M. Jin.