Dernière mise à jour à 09h10 le 09/09
La guerre et les troubles civils ont brisé les âmes autant que les corps en Afghanistan, un pays qui a besoin de soutien humanitaire, de paix et de prospérité, a déclaré mercredi le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Peter Maurer.
"La guerre brise les corps et les âmes. Quatre décennies de guerre brisent les nations", a-t-il déclaré dans un communiqué après un voyage de quatre jours en Afghanistan.
"Les cicatrices de la guerre durent plusieurs générations. Les bâtiments détruits peuvent un jour être reconstruits, mais les membres brisés ne repoussent pas. Les enfants continuent à revivre les traumatismes longtemps après la fin des explosions. Les tués laissent un vide permanent au sein des familles", a déclaré M. Maurer dans le communiqué.
Au cours de sa visite en Afghanistan, M. Maurer a rencontré le mollah Abdul Ghani Baradar, vice-Premier ministre par intérim du gouvernement provisoire nouvellement formé, ainsi que d'autres dirigeants talibans.
Il a déclaré que le CICR continuerait à aider les Afghans touchés par la guerre.
"Le bilan des seuls combats les plus récents est énorme. Plus de 41.000 personnes blessées au cours des affrontements ont été soignées dans les établissements de santé soutenus par le CICR entre juin et août, soit une augmentation de 80 % par rapport à la même période de l'année dernière", a-t-il indiqué.
"Nous souhaitons améliorer l'accès de la population à la vaccination et aux soins primaires, y compris pour les femmes enceintes. Malheureusement, les cliniques constatent une augmentation du nombre d'enfants blessés par des mines nouvellement posées. Les efforts de déminage doivent être prioritaires pour le bien de tous les enfants qui, avec leur curiosité naturelle, pourraient un jour ramasser une mine et perdre un membre, ou même la vie", a-t-il dit.
Le résultat de 40 ans de guerre en Afghanistan est qu'environ neuf personnes sur dix dans le pays vivent avec moins de 2 dollars américains par jour, a-t-il ajouté.
Dans un pays où seulement 50 % des femmes accouchent dans un établissement de soins doté de personnel qualifié, il est extrêmement important que l'Afghanistan dispose de sages-femmes et de médecins plus instruits, a affirmé M. Maurer, ajoutant qu'il avait encouragé les autorités à continuer à laisser les femmes accéder aux services de santé et à l'éducation.
"Mon plus grand espoir est maintenant que nous nous mobilisions tous pour aider les blessés à guérir et les familles séparées à se retrouver", a-t-il conclu.