Dernière mise à jour à 08h41 le 10/10
Le patron du football mondial, Sepp Blatter et Michel Platini, celui du football européen, ont été suspendus jeudi, englués dans un scandale de corruption qui ne cesse de s'aggraver et alors que leur sport fait face à des enquêtes pénales en Suisse et aux États-Unis. Le Suisse Sepp Blatter, qui est à la tête de la FIFA depuis 1998, devait déjà se retirer après une élection destinée à le remplacer en février prochain. Michel Platini, qui dirige l'UEFA, était le grand favori pour le remplacer. Ses espoirs d'élection aujourd'hui bien mal en point dépendront de savoir s'il pourra faire annuler l'interdiction de 90 jours imposée par le comité d'éthique de la FIFA par le biais d'un processus d'appel.
Bien qu'ils réfutent tout acte répréhensible, les deux hommes ont été progressivement submergés par le scandale qui a secoué le sport le plus populaire au monde, et qui a commencé par une série de perquisitions et d'arrestations dans un hôtel de luxe suisse en mai. « Pendant cette période, les personnes ci-dessus sont interdites de toutes activités liées au football au niveau national et international », a dit le comité d'éthique. La FIFA a déclaré dans un communiqué que « Joseph S. Blatter, pour la durée de l'interdiction de 90 jours, n'est pas autorisé à représenter la FIFA, agir au nom de l'organisation ou communiquer aux médias ou avec d'autres parties prenantes à un titre quelconque en tant que représentant de la FIFA ».
Son remplaçant est le Camerounais Issa Hayatou, à la tête de la Confédération africaine de football (CAF) et plus ancien vice-président de la FIFA. En 2011, Issa Hayatou, 69 ans, avait pourtant été réprimandé par la commission d'éthique du Comité international olympique après qu'il lui ait confirmé qu'il avait été payé par l'ancienne agence de marketing de la FIFA, International Sport and Leisure, en 1995. Le CIO a déclaré qu'une telle action constituait un conflit d'intérêts. M. Hayatou nié toute malversation ou gain personnel, et dans un communiqué publié jeudi, le Camerounais a dit qu'il ne serait pas candidat à la présidence de la FIFA en février et en avait pris la tête « seulement à titre intérimaire ».
De son côté, toutefois, l'UEFA a pris une position différente et quelque peu provocatrice, disant qu'elle soutenait toujours Michel Platini, se référant à lui comme le président de l'organisation et en disant qu'elle ne le remplacerait pas pendant qu'il fait appel. « Le Comité exécutif de l'UEFA a exprimé sa pleine confiance au président de l'UEFA Michel Platini et se tient entièrement derrière lui », a dit l'instance du football européen dans un communiqué. Michel Platini a publié une déclaration personnelle, par l'entremise du service des médias de l'UEFA, disant « Je rejette dans leur intégralité les allégations qui me sont reprochées et qui reposent sur de simples apparences juridiques, elles-mêmes d'une imprécision stupéfiante ».