Dernière mise à jour à 14h46 le 09/10
L'année dernière, l'ouverture, sous couvert d'« études de civilisation chinoise » d'une « classe de vertu féminine » ayant préconisé de la part des femmes de « ne pas riposter si elles sont frappées, de ne pas répondre si elles sont insultées, d'être dociles et de ne jamais divorcer » avait suscité un tollé dans le public.
Mais l'ouverture ce mois-ci à Beijing de la première « classe de vertu masculine » de Chine n'a en revanche pas déclenché le tohu-bohu généralisé de l'année dernière avec la « classe de vertu féminine », sans doute parce que son but était bien différent, « apprendre à devenir un homme entièrement nouveau, qui soit quelqu'un de bien, bon partenaire et bon père ». Petit problème, le succès n'est pas vraiment au rendez-vous, car seule une poignée d'hommes ont répondu à cet appel, et sur la douzaine qui étaient présents au début des cours, seuls deux seulement s'étaient inscrits volontairement, les autres étant des amis des organisateurs du cours.
« Pas besoin d'hommes vertueux, ce sont des femmes vertueuses qu'il faut… cette classe de vertu masculine veut renverser le genre traditionnel, cultiver un homme entièrement nouveau, un homme bien, bon partenaire et bon père ! », tel est le slogan de cette classe, proposé par Fang Gang, célèbre chercheur en sexualité à l'Institut de sexualité et du genre de l'Université de foresterie de Beijing.
Alors que le cours touchait à sa fin, un journaliste a demandé s'il y aura ou non une prochaine session de « classe de vertu masculine ». Fang Gang a hoché la tête, et admis que la mise en place de cette session a rencontré tellement de difficultés qu'il craint fortement qu'il n'y en ait pas d'autre. Il a reconnu qu'il savait parfaitement que les hommes chinois n'étaient guère intéressés à devenir de « bons partenaires », de « bons pères », et que leur capacité à réfléchir sur eux-mêmes est encore plus faible. L'ouverture de cette « classe de vertu masculine » était une tâche ingrate, mais « cette activité de promotion, indépendamment de sa réussite ou de son échec définitif, peut déclencher une forte attention et des discussions ».
« Cela ne concerne pas seulement le féminisme, mais aussi des idéaux sociaux d'égalité, de démocratie, de pluralisme. Si l'on veut changer la structure des genres et la division des genres, il faut d'abord changer les hommes », a déclaré Fang Gang.