Championne olympique à 14 ans, Quan Hongchan conquiert le public avec sa nature discrète et ses antécédents familiaux modestes

Quan Hongchan a plongé et tracé son chemin directement jusqu'au cœur de la Chine avec son charme.

Après avoir remporté l'or avec trois notes parfaites lors de la finale de la plate-forme féminine de 10 mètres le 5 août, les interviews attachantes de la jeune fille de 14 ans et les révélations émouvantes sur son éducation ont captivé l'imagination du public peut-être comme aucune autre athlète chinoise aux Jeux. Fidèle à sa nature innocente et modeste, elle a admis que parler devant les caméras la rendait encore plus nerveuse que de sauter de la plate-forme aux Jeux olympiques.

« Je veux juste manger beaucoup de plats délicieux, comme des bandes de gluten épicées », a-t-elle déclaré après avoir remporté l'or. « Je suis maladroite et je ne suis pas douée pour les études universitaires. Je sais juste plonger ».

« Et quel est mon secret en plongée ? Je ne sais pas. Certaines personnes disent que les éclaboussements que je fais quand j'entre dans l'eau sont encore plus petits que celui qu'elles font lorsqu'elles jettent un ravioli dans une casserole. Je ne sais pas et je ne fais jamais la comparaison ».

Quan Hongchan prend appel lors de la finale féminine du plongeon de 10 mètres aux Jeux olympiques de Tokyo 2020 à Tokyo, Japon, le 5 août 2021. (Photo / China News Service / Du Yang)

Quan Hongchan, qui est issue d'une famille aux moyens modestes, était à peine connue avant les Jeux olympiques de Tokyo. Aujourd'hui, elle se retrouve soudainement énorme star sur les réseaux sociaux.

Le 8 août après-midi, son compte Weibo avait accumulé plus d'un demi-million d'abonnés. L'adolescente a fait l'objet d'une trentaine de sujets d'actualité, allant de ses performances de plongée à ses expériences d'enfance. Ses entretiens ont suscité un intérêt particulier du fait de la situation difficile de sa famille.

« Ma mère est actuellement malade. Je ne sais pas comment prononcer le nom de sa maladie. Je veux vraiment gagner plus d'argent pour l'aider à recevoir un meilleur traitement. J'ai besoin de gagner plus d'argent pour pouvoir la guérir », a déclaré la jeune fille lors d'une conférence de presse.

Quan Hongchan est née et a grandi dans le village rural de Maihe, à Zhanjiang, dans la province du Guangdong (sud de la Chine). En 2017, sa mère a été blessée dans un accident de voiture sur le chemin du retour de l'usine où elle travaillait. Depuis lors, les factures médicales se sont accumulées et son père est devenu le seul gagne-pain de la famille. Lorsque l'accident s'est produit, Quan Hongchan plongeait depuis seulement trois ans.

La ville de Zhanjiang a été le berceau de plongeurs chinois d'élite au fil des ans, produisant des artistes comme Lao Lishi, qui a remporté l'or aux Jeux d'Athènes en 2004, et He Chong, qui a triomphé aux Jeux olympiques de Beijing en 2008.

Lors d'une visite à l'école primaire de Maihe, Chen Huaming, entraîneur de plongée à l'école des sports de Zhanjiang, a remarqué que Quan Hongchan était plus agile et sautait beaucoup plus haut que les autres enfants. Après lui avoir fait passer un test sur un plongeoir, il a tout de suite su qu'il avait découvert un vrai talent. Il a confié à jeune fille que la plongée pourrait être la réponse aux problèmes financiers de sa famille. Immédiatement, Quan Hongchan s'est décidée à devenir la meilleure dans ce sport.

Quan Hongchan n'était pas la seule jeune à impressionner Chen Huaming, mais il a admis qu'elle était celle qui s'entraînait toujours le plus dur. « Hongchan n'avait que 7 ou 8 ans. Elle était un peu confuse quant à la façon dont elle avait pu être là et pourquoi je l'avais choisie », a-t-il déclaré aux médias.

En octobre de l'année dernière, elle a remporté son premier titre national à l'âge de 13 ans, lui offrant ainsi l'opportunité de représenter son pays. Sa participation à Tokyo 2020 n'a toutefois été rendue possible que par le report des Jeux en raison de la pandémie, permettant ainsi à l'adolescente de dépasser la limite d'âge minimum de la compétition.

Sa préparation pour les Jeux a été simple et directe.

« Je plongeais tous les jours. Chaque jour, je devais m'entraîner environ sept heures, et certains jours, je m'entraînais pendant 10 heures », a-t-elle raconté.

L'histoire inspirante de Quan Hongchan a conquis le cœur de la Chine. En plus d'être inondée de félicitations et de messages de soutien, elle a été contactée par de nombreuses organisations, entreprises et individus proposant d'aider sa famille.

Les fans ont même envoyé des bandes de gluten épicées à sa famille, avec des boîtes de collations s'empilant jusqu'à bloquer la porte de leur maison.

En plus de parler de sa nourriture préférée, Quan Hongchan a également déclaré aux médias qu'elle n'était jamais allée dans un parc d'attractions ou un zoo en raison de ses années d'entraînement. Cette révélation a incité le Chime-long Paradise et le Chime-long Safari Park du Guangdong à annoncer sur Weibo que les parcs offriront gratuitement des cartes de membre annuelles à tous les membres de l'équipe nationale chinoise de plongée « avec des services de qualité VIP ».

Mais la renommée soudaine de Quan Hongchan a également attiré une attention indésirable, les fans affluant vers la maison familiale à la recherche d'opportunités de photos. Les experts ont exprimé la crainte que cette hystérie puisse nuire au développement de la jeune femme.

« La famille de Quan Hongchan est devenue une attraction touristique, et chaque jour, près d'une centaine de personnes s'y rendent pour prendre des photos. Certaines célébrités de l'Internet ont même commencé à diffuser en direct en ligne devant la maison familiale de Quan », lit-on dans un commentaire de Chinanews.com.

« Comme elle n'est encore qu'une adolescente, la société doit protéger son innocence. Nous devons la protéger des effets secondaires néfastes des réseaux sociaux. Après tout, Quan Hongchan n'a que 14 ans et un long voyage l'attend ».