L'acteur Gérard Depardieu, qui a renoncé à sa nationalité française, a rencontré samedi soir le président russe Vladimir Poutine et a reçu son passeport russe, a annoncé dimanche le Kremlin.
Cette rencontre a eu lieu samedi dans la résidence du président à Sotchi, sur les bords de la Mer Noire, a rapporté l'agence russe Itar-Tass, et ajoutant que M. Depardieu avait reçu son passeport russe.
Après sa déclaration par une lettre ouverte, François Hollande et M. Depardieu ont eu mardi un entretien téléphonique au cours duquel l'acteur a expliqué au chef de l'Etat qu'il était "écoeuré" par la façon dont la France traite ceux qui réussissent, justifiant sa décision de s'exiler, a affirmé jeudi 3 janvier par un ami de l'acteur.
Jeudi, le président russe a accordé la citoyenneté russe à Gérard Depardieu qui a annoncé vouloir quitter la France et rendre son passeport français pour échapper à des impôts qu'il juge trop lourds.
"Si Gérard veut avoir un permis de séjour ou un passeport russe, c'est une affaire réglée, et de manière positive", avait déclaré Vladimir Poutine lors d'une conférence de presse.
L'acteur avait créé la polémique en France en annonçant son intention de fuir le pays pour éviter le projet de taxation à 75% des plus hauts revenus du président socialiste François Hollande - projet récemment censuré par le Conseil constitutionnel.
Le 9 décembre, les premières rumeurs sur l'exil fiscal de M. Depardieu avaient filtré dans la presse, créant une polémique jusqu'au sommet de l'Etat français, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault qualifiant le 12 décembre d'"assez minable" l'intention de l'acteur d'installer sa résidence fiscale en Belgique.
Suite à cette polémique, l'acteur avait adressé à la mi-décembre une lettre à M. Ayrault dans laquelle il annonçait son intention de rendre son passeport français, se sentant injurié par les propos du Premier ministre à son égard.
A l'instar de M. Depardieu, plusieurs personnalités fortunées françaises ont entamé des démarches pour installer leur résidence fiscale à l'étranger, en réaction au projet gouvernemental de taxer à 75 % pendant deux ans les revenus supérieurs à un million d'euros.