Le ministère français des Affaires sociales et de la Santé a avancé de six mois l'arrêt du remboursement des pilules contraceptives de 3e et 4e génération, qui font l'objet d'une polémique liée aux risques accrus d'accidents thrombo-emboliques qu'elles présentent.
Selon un communiqué émis à cette occasion, la ministre française de la Santé, Marisol Touraine, a décidé de procéder au déremboursement de ces pilules de dernières générations dès le 31 mars 2013, alors que cette mesure devait initialement prendre effet fin en septembre 2013.
Mme Touraine a, en outre, requis que ce moyen de contraception ne soit plus prescrit en premier choix par les médecins français, tout en indiquant qu'un dispositif d'information "important" a été mis en place pour permettre aux femmes ayant recours à ces pilules de s'adapter.
"La ministre demande également à l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) que la pilule de 2e génération soit systématiquement privilégiée, sauf situations particulières", souligne le communiqué.
L'utilisation de cette pilule de 2e génération présente, selon le ministère français, un risque bien moindre de complications thrombo-emboliques veineuses (phlébites), étant plus précisément "deux fois moins élevé que chez les femmes sous pilules de 3e et 4e génération (pour lesquelles ce risque est de 3 à 4 cas pour 10 000 utilisatrices)".
Le communiqué rappelle enfin qu'en France, "le recours à la pilule comme moyen de contraception est l'un des plus élevé au monde (60% des femmes sous contraception prennent la pilule)".
Le tribunal de grande instance (TGI) de Paris doit être saisi d' une trentaine de plaintes déposées par des femmes, estimant avoir souffert des effets secondaires de ces pilules de dernières générations, qui tirent une partie de leur succès d'une stratégie marketing efficace.
Ces procédures judiciaires doivent ainsi succéder à celle tout juste entamée par une jeune femme française de 25 ans, Marion Larat, handicapée à la suite d'un arrêt cardio-vasculaire (AVC) qui serait dû à la prise de ce moyen contraceptif dit de nouvelle génération.