Les autorités scolaires du District de Chaoyang, à Beijing, ont annoncé qu'elles allaient fermer les écoles non gouvernementales ouvertes pour les enfants de travailleurs migrants afin de s'assurer que ces élèves reçoivent une meilleure éducation.
« Cette mesure garantira que les enfants des travailleurs migrants entrent dans une école publique », a confié Liu Libin, directeur adjoint de la Commission de l'éducation du district de Chaoyang.
« Tout en respectant les réglementations et les principes du gouvernement, nous prendrons également en considération la situation concrète pour nous assurer que tous les élèves seront transférés dans des écoles publiques » a-t-il ajouté.
La Commission compte fermer la totalité des dix-huit écoles qui sont ouvertes aux enfants de travailleurs migrants dans les deux années à venir, selon la Radio Nationale de Chine.
Depuis 2006, les autorités scolaires de la capitale se sont montrées plus rigoureuses sur la gestion des écoles pour enfants de travailleurs migrants en fermant celles qui ne répondaient pas aux normes fixées par le gouvernement.
Comme un nombre croissant de travailleurs migrants ont émigré vers les grandes villes depuis les années 1990, les écoles privées pour les enfants de ceux-ci ont émergé à Beijing, à Shanghai et dans d'autres grandes villes, parce que les écoles publiques refusent d'admettre ces enfants sans Hukou (permis de séjour).
Cependant, certaines écoles privées ne sont pas sûres ou tout simplement pas adaptées à l'enseignement. Ces établissements-là ne sont pas en mesure d'obtenir les certificats pour fonctionner légalement.
Au cours des six dernières années, la Commission de l'Education de Chaoyang a réduit le nombre d'écoles pour enfants des travailleurs migrants. Le nombre des écoles a été réduit de 135 à 25, alors que le nombre des élèves est passé de 50 000 à 11 000.
Tang Xiongfang, une travailleuse migrante de 38 ans venue de la Province du Hunan, travaille actuellement à Beijing. Selon elle, deux de ses trois enfants étudient à Tongxin Shiyan, une école non gouvernementale de Chaoyang. Mme Tang est triste d'apprendre que ces écoles-là vont être fermées.
« Mon fils aîné a 15 ans. Il a déjà obtenu un diplôme de l'école. Mes deux autres enfants sont tous les deux dans cette école. L'école leur a appris beaucoup de choses. Et je vois bien qu'ils sont très heureux de pouvoir y étudier. » Mme Tang craint le transfert de ses enfants dans des écoles publiques où ils auront probablement du mal à s'adapter au nouvel environnement. « Après tout, mes enfants sont dans cette école depuis qu'ils ont cinq ans. » a-t-elle ajouté.
Pour faire inscrire leurs enfants dans une école publique, les parents doivent disposer d'une série de certificats tels que le permis de séjour temporaire et le certificat de travail qu'il est difficile d'acquérir pour les travailleurs migrants.
Tang Siping, directeur de l'école Zhenxing dans le district de Haidian à Beijing, a déclaré que les autorités scolaires du district sont en train de faire tout leur possible pour aider les enfants des travailleurs migrants.
« Le gouvernement a autorisé deux écoles privées pour enfants de travailleurs migrants qui n'arrivent pas à s'inscrire dans les écoles publiques. » a dit M. Tang. Zhenxing, l'une des écoles autorisées, accueille actuellement 1 500 élèves.
Bien que les autorités scolaires donne un soutien financier aux établissements autorisés, ça ne suffit pas, selon M. Tang. « Les subventions du gouvernement ne couvrent que les installations de l'école, mais ne comprennent pas les frais d'enseignement. Et nous ne pouvons pas faire payer les parents parce que ce serait inabordable pour eux. » a précisé M. Tang.
L'école compte plus de 50 instituteurs. Les salaires seuls de ceux-ci coûtent 100 000 Yuans (16 090 Dollars US) par mois. L'école n'a pas pu souscrire d'assurance sociale pour les enseignants avant d'avoir reçu un don d'une fondation cette année.
« L'argent est suffisant pour payer l'assurance pour les enseignants pendant trois ans. Mais après ça, je ne sais pas où je trouverai l'argent ».