Le rapporteur spécial de l'ONU chargé du droit à l'alimentation, Olivier de Schutter, a mis lundi à Genève l'accent sur le rôle essentiel joué par les femmes dans la lutte contre la faim dans le monde entier.
« Nous sommes face à un changement sociologique, à une féminisation de l'agriculture. Cette féminisation s'est accélérée récemment mais elle est liée à la migration vers les villes qui s' est opérée depuis les années 70 », a déclaré le rapporteur spécial.
« Ainsi il faut désormais investir dans les femmes sans que ce soit une mesure arbitraire », a-t-il ajouté.
Le rapporteur spécial a dit qu'il « faut trouver un équilibre entre trois impératifs : reconnaître les contraintes qui pèsent sur les femmes, soulager ces femmes dans leurs tâches quotidiennes en créant des services publics adéquats dans les campagnes, et redistribuer les rôles ».
A titre d'exemple il a expliqué que « les tâches comme aller chercher de l'eau et s'occuper des enfants, des personnes âgées peuvent représenter l'équivalent de 15 % du PIB dans les pays à revenu intermédiaire, et jusqu'à 35 % dans les pays à faible revenu ».
Olivier De Schutter a déclaré qu'il faut « accorder une plus grande priorité à l'éducation, car environ 55 % de la réduction de la faim enregistrés entre 1970 et 1995 seraient dû à l'amélioration de la situation des femmes dans la société.
Le rapporteur spécial a constaté qu'une meilleure prise en compte du genre dans les mesures pour lutter contre l'insécurité alimentation, permettrait de réduire considérablement son nombre.
« Il faut briser le cercle de discrimination qui existe à l' encontre des femmes afin de leur permettre, en tant que pilier de famille, d'assurer le bien-être de ses membres », a-t-il ajouté.