Un nombre croissant de demandeurs d'asile en Belgique font état de leur homosexualité et affirment qu'ils ont fui leur pays pour l'homophobie qui y règne et la violence qui l'accompagne, rapporte vendredi le quotidien flamand HET LAATSE NIEUWS (Les Dernières Nouvelles).
823 demandeurs d'asile ont avancé ce motif en 2011, contre 116 cinq ans plus tôt. Parmi les 522 demandes enregistrés en 2010 sur la base de ce motif, 156 ont été acceptées, soit 29,9%, une proportion plus élevée que la moyenne de l'acceptation des demandes d'asile (21,4%), précise la même source.
Mais la porte-parole du Commissariat général aux réfugiés et apatrides a déclaré que ce motif n'était pas accepté avec plus de facilité que les autres. Chaque demandeur d'asile, quel que soit le motif, est soumis à un interrogatoire détaillé, de trois à quatre heures, pour vérifier la crédibilité de son récit.
Selon l'Association flamande de défense des droits des homosexuels, Cavaria, il ne faut pas voir dans ce phénomène la tentative des demandeurs d'asile d'abuser du système. La plupart d'entre eux sont d'origine africaine. Dans certains pays, notamment en Afrique centrale, une "culture macho" prédomine et l'homosexualité demeure un tabou si bien ancré que peu de candidats oseraient s'en servir comme d'un alibi, a expliqué l'association.
La Belgique est tolérante vis à vis de l'homosexualité. Elle est le deuxième pays au monde, après les Pays-Bas, à avoir légalisé le mariage homosexuel. Son Premie ministre Elio Di Rupo est jusqu'ici le seul chef de gouvernement du monde entier à avoir dévoilé son homosexualité, et ce en 1996.