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Centrafrique : la Séléka accuse Bozizé de mijoter une attaque et se déclare prête pour la riposte (porte-parole)

( Xinhua )

20.03.2013 à 13h23

A la veille de l'expiration de l'ultimatum de 72 heures lancé au pouvoir de Bangui à la suite de la séquestration de ses cinq ministres membres du gouvernement d'union nationale du 3 février, la coalition rebelle centrafricaine Séléka a accusé mardi le président François Bozizé de mijoter une attaque et s'est déclarée prête pour la riposte.

« Bozizé a envoyé deux porte-chars à Damara (ville du Centre de la République centrafricaine pourtant protégée par les forces de la Communauté des Etats de l'Afrique centrale, NDLR). Nous aussi, on prend nos dispositions, on se prépare. D'après notre vision, lui-même n'est pas prêt pour la paix », a avancé dans un entretien à Xinhua le colonel Michel Narkoyo, porte-parole de la rébellion.

L'alliance rebelle qui a avait pris les armes en décembre pour renverser le régime de François Bozizé, a saisi le prétexte d'une mission de ces derniers à Sibut (Centre), une des sept villes sous son contrôle, pour faire prisonniers son propre leader, Michel Am Nondokro Djotodia, vice-Premier ministre et ministre de la Défense nationale et quatre autres ministres du cabinet dirigé par l'opposant Nicolas Tiangaye.

« On ne peut pas les libérer. Si on le fait, ils vont rejoindre ceux qui sont à « Guantanamo » (prison gouvernementale), à Bassangoa. Ils sont toujours à Sibut avec nos éléments. S'il n'y a pas une solution, il y a un grand risque de recours aux armes », a menacé l'ex-gendarme de deuxième classe promu au grade de colonel dans la rébellion.

Depuis la formation le 3 février du nouveau gouvernement de transition dont ils ont contesté la composition, estimant que le nombre de postes attribués à leur organisation était insuffisant, Narkoyo et d'autres dirigeants militaires et civils de la Séléka au rang desquels le porte-parole et coordonnateur international Eric Massi, réclament entre autres la libération des prisonniers politiques et le retrait des forces sud-africaines et ougandaises alliées du pouvoir de François Bozizé.

Ils disent prendre à témoin les Nations Unies, la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC, à laquelle la RCA appartient) et le médiateur de la crise, le président congolais Denis Sassou Nguesso, soutenant que depuis 2007 ils respectent les clauses des accords de cessez-le-feu avec Bangui, accusé de dilatoire. « Il n'y a pas une manifestation de volonté de la paix de Bozizé », affirme Narkoyo.

Depuis leur séquestration dimanche, leurs cinq ministres n'ont reçu aucune visite, ni de l'Onu, ni de la CEEAC et du représentant de Sassou Nguesso à Bangui. « On ne leur interdit pas de venir », assure cependant Michel Narkoyo.

Côté présidentiel, le porte-parole du gouvernement et ministre de l'Equipement Crépin Mboli Goumba a réagi pour la première fois en regrettant le nouvel acte de la Séléka et l'appelant à la raison. « Il y a eu des revendications. On les examine à la lumière de l'accord de Libreville du 11 janvier », a-t-il souligné, peu avant une déclaration à la nation annoncée du Premier ministre.

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