Les rebelles de la coalition Séléka ont menacé de reprendre les hostilités, notamment de marcher vers Bangui, si le président de la République François Bozizé ne répond pas à leurs revendications dans un délai de trois jours. Une requête constituée de onze points a été établie par la rébellion.
Ces onze exigences ont été exprimées lors d'une mission du représentant du médiateur congolais, président Denis Sassou Nguesso et des ministres issus de cette rébellion à Sibut, une ville située au centre de la Centrafrique et sous contrôle de la Séléka.
Les éléments de la Séléka ont d'abord maintenu leurs leaders qui sont dans le gouvernement avant de poser ces conditions. Parmi les cinq ministres, on note le vice-Premier et ministre de la Défense nationale Michel Djotodia et celui de la Communication Christophe Ghazam Betty, alors qu'ils se sont rendus dans cette localité pour sensibiliser leurs troupes sur le processus de désarmement et réinsertion.
Après la détention de leurs chefs, les rebelles ont soulevé certains points dans les textes des accords de paix de Libreville signés le 11 janvier qui, selon eux, ne sont pas respectés. Ils exigent l'application de ces textes, en premier lieu, ainsi que le retrait sans délai des troupes sud-africaines du territoire centrafricain.
En plus de ces deux exigences, les hommes de la Séléka appellent le pouvoir du président Bozizé à mettre un terme au massacre de leurs parents.
Le cinquième point de leurs revendications concerne le démantèlement des barrières illégales, érigées sur les artères de la capitale Bangui.
La sixième revendication porte sur l'arrêt des arrestations arbitraires qui selon eux se poursuivent encore. Ils demandent au point sept la libération de tous les prisonniers politiques, y compris ceux antérieurs à la crise actuelle.
L'indemnisation des éléments qui avaient aidé le président Bozizé à prendre le pouvoir en 2003 et qui se trouvent en ce moment dans ses rangs est le huitième point. Les rebelles insistent également sur la confirmation par décret présidentiel des grades qu'ils se sont donnés sur le terrain.
Les rebelles exigent aussi le recrutement de 2.000 d'entre eux dans l'armée nationale, qui se chargeront selon eux, d'assurer la protection des populations sur l'ensemble du territoire centrafricain. Au dernier point, ils refusent d'être cantonnés sur des sites proposés par la force multinationale, mais que le processus de désarmement et démobilisation se fera directement dans les villes qu'ils ont occupées.
Après la détention des leaders de la Séléka et le retour du représentant du médiateur à Bangui, aucune déclaration n'a été faite du côté gouvernemental. La psychose gagne du terrain parmi la population qui ne croit plus aux accords de Libreville comme issue de la crise.