Le ministre centrafricain de la Communication Christophe Ghazam Betty, l'un des cinq dirigeants de la coalition rebelle Séléka avec le leader lui-même Michel Am Nondokro Djotodia au sein du gouvernement d'union nationale dirigé par l'opposant Nicolas Tiangaye, s'est dit « indigné » et « dépité » après l'attaque rebelle de lundi matin contre la ville de Bangassou.
« C'est un comportement de brigands », s'est éructé le ministre Ghazam Betty lundi soir au terme d'un conseil de cabinet qui, parmi ses principaux dossiers, a débattu des nouvelles attaques rebelles dans le pays après la signature des accords de paix le 11 janvier à Libreville au Gabon suivie de la formation d'un gouvernement d'union nationale le 3 février, dans l'objectif de mettre un terme à la crise politique qui oppose depuis décembre le pouvoir du président François Bozizé et Séléka.
C'est la même réaction qu'il avait eue à la suite de l'attaque enregistrée fin février contre la localité de Sido (Nord), à la frontière entre la République centrafricaine (RCA) et le Tchad. Une attaque attribuée au chef rebelle d'origine tchadienne Nourradine, avec l'appui de « 90 éléments tchadiens qui se sont retrouvés dans Séléka », avait alors laissé entendre Ghazam Betty.
« C'est de l'indignation, la consternation, le dépit. Je ne comprends pas pourquoi ce comportement de voyous », a-t-il martelé concernant l'attaque de Bangassou, une localité du Sud-est centrafricain, à la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC).
Cette nouvelle attaque a été attribuée à la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) fondamentale, une des factions de Séléka dirigée par le Centrafricain Noureddine Adam qui, après avoir boycotté les pourparlers de paix tenus dans la capitale gabonaise sous les auspices des dirigeants de la Communauté des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC, à laquelle la RCA appartient), s'est rendu à N'Djamena au Tchad avant de regagner Bangui lundi soir.
« On attende ce qu'il veut exactement », a dit du chef rebelle Christophe Ghazam Betty, évoquant une ligne de partage au sein de Séléka, alliance rebelle ayant pris les armes en décembre pour renverser le pouvoir du président Bozizé avant d'accepter de signer les accords de paix de Libreville et de participer au gouvernement d'union nationale, et dans le pays « entre ceux qui veulent la paix et ceux qui ne veulent pas cette paix ».
D'après lui, « ce n'est pas à cause de petites minorités qui s'excitent que le processus de normalisation de la République centrafricaine va s'arrêter. S'ils ne veulent pas arrêter, on va les contraindre à arrêter ».
Vingt-quatre heures après l'attaque, aucun bilan officiel n'est connu, les sources gouvernementales faisant état d'absence de moyens de communication dans la région concernée.