Signe que le climat politique demeure lourd en République centrafricaine (RCA) malgré les accords de paix signés le 11 janvier à Libreville, la nouvelle attaque rebelle enregistrée lundi matin contre la localité de Bangassou (Sud-est), le camp présidentiel dénonce une entrave au processus de normalisation et rappelle l'option du dialogue convenue au Gabon.
"Il s'agit d'un coup terrible dans les accords de Libreville", a souligné à Xinhua le ministre des Equipements et porte-parole du gouvernement, Crépin Mboli-Goumba, pour qui, bien que ce ne soit pas un accord parfait parce que "conçu dans la précipitation", l'accord de cessez-le-feu conclu en janvier entre le pouvoir du président François Bozizé et la coalition rebelle Séléka, représente la solution idéale pour mettre un terme à la crise entre les deux parties.
"Nous avons dit à Libreville que nous allions désormais régler nos problèmes dans le dialogue", rappelle-t-il, une façon d'appeler à la retenue l'alliance Séléka, qui a pris les armes en décembre pour renverser le pouvoir de François Bozizé et dont l'une des factions, la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) fondamentale, est à l'origine de l'attaque contre Bangassou, selon les dirigeants de la coalition rebelle.
Les accords de Libreville prévoient le désarmement des combattants de Séléka et des autres mouvements armés actifs en RCA. Mais nombre de dirigeants de l'alliance posent comme préalable la libération des détenus politiques liés à la crise et le retrait des troupes sud-africaines et ougandaises, alliées du camp présidentiel.
Selon le ministre Mboli-Goumba, "le gouvernement se penche là- dessus pour trouver des solutions".
"Il y a des revendications qui sont soulevées, il est important que les deux parties se mettent ensemble en dehors de la voie des armes. Elles doivent s'asseoir autour d'une table et aplanir ces malaises et malentendus", a-t-il ajouté.
Après celle menée contre la localité de Sido (Nord), l'attaque de Bangassou survient alors que le Premier ministre Nicolas Tiangaye, ex-coordonnateur de l'opposition démocratique nommé à la faveur des accords de Libreville, a lancé 3 mars à Kaga-Bandoro ( Centre) l'opération de cantonnement des éléments Séléka devant déboucher au désarmement.
"Pour l'instant, vu l'évolution de la situation, tout est suspendu, en attendant de voir la volonté de nos mais de Séléka de poursuivre le processus de normalisation", a dit Crépin Mboli- Goumba.