Le colonel Michel Narkoyo, porte-parole militaire de la coalition rebelle centrafricaine Séléka, a rejeté lundi la responsabilité de l'attaque rebelle contre la localité de Sido (Nord) la semaine dernière, une attaque déjà attribuée par le ministre de la Communication Christophe Gazam Betty au chef rebelle tchadien Nourradine.
"Ceux qui ont attaqué la ville de Sido ne font pas partie de notre mouvement. Donc, nous ne les connaissons pas. J'ai appelé l'un des responsables pour lui demander pourquoi ils ont attaqué la ville. Car, c'est une attaque qui ne se justifie pas", a laissé entendre le responsable militaire joint par Xinhua à Ippy (Nord).
"Depuis Libreville (où Séléka a signé des accords de paix le 11 janvier avec le pouvoir de François Bozizé qu'il a tenté de renverser, NDLR), il n'y a rien comme dérive. On ne voit pas la raison pour laquelle ils ont attaqué la ville", a-t-il ajouté.
Auparavant déjà, le ministre de la Communication, membre de Séléka, avait formellement accusé Nourradine, "ci-devant d'origine tchadienne", d'être le principal commanditaire de l'attaque décrite, avec l'appui de "90 éléments tchadiens appelés les libérateurs qui ont été emmenés par Bozizé lors de son putsch de 2003 et se sont retrouvés dans Séléka".
Perpétrée dans la nuit de jeudi à vendredi, cet acte dont aucun bilan officiel n'est connu est venu démontrer la délicatesse de la tâche du gouvernement d'union nationale du 3 février dirigé par l'opposant Nicolas Tiangaye pour ramener et la sécurité en République centrafricaine (RCA) après de longues années de soubresauts politiques se traduisant par des coups d'Etat et des rébellions.
A la tête d'un gouvernement d'union nationale issu des accords de paix de Libreville, Nicolas Tiangaye a lancé dimanche à Kaga-Bandoro l'opération de cantonnement qui devra aboutir au désarmement des rebelles, mais ces derniers continuent de poser comme préalables le départ des troupes sud-africaines et ougandaises alliées de Bangui, puis la libération des personnes arrêtées en marge de la crise.
Après son retrait de Damara, Séléka reste maintenant maître de sept localités : Kaga-Bandoro, Ndélé, Bria, Sibut, Alindao, Bambari et Soamoandja.
"Le cantonnement, ça ne nous coûte rien. Nous pouvons faire ça en une fraction de seconde. Notre seul souci, c'est les deux revendications que nous avons exprimées. Jusqu'à présent, le gouvernement n'a rien fait", mentionne le colonel Narkoyo.
Le ministre de la Communication pour sa part désapprouve ces exigences en affirmant qu'elles n'obéissent pas à l'esprit des accords de Libreville et qu'il est plutôt urgent de sortir de l'asphyxie économique dans laquelle la RCA se trouve plongée.