Alors que la République centrafricaine est déstabilisée par les menées d'une coalition rebelle qui conteste l'autorité de l'État, le Conseil de sécurité de l'ONU a, jeudi, prorogé d'un an le mandat du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix dans ce pays (BINUCA), jusqu'au 31 janvier 2014.
En adoptant une résolution à l'unanimité de ses quinze membres, le Conseil demande au gouvernement, à la coalition « Séléka », aux groupes armés et à l'opposition démocratique de « s'acquitter de bonne foi de leurs obligations découlant de la Déclaration de principe signée à Libreville le 11 janvier 2013 ».
Le Séléka, un regroupement de formations rebelles, a pris les armes le 10 décembre dernier pour réclamer le respect intégral de l'Accord de paix global de Libreville en date de 2008, qui prévoyait notamment un programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR), jamais mis à exécution. À la demande du gouvernement centrafricain, des éléments de l'Armée nationale tchadienne sont entrés en République centrafricaine le 17 décembre pour appuyer la contre-offensive menée par les Forces armées centrafricaines (FACA).
La Déclaration de principe du 11 janvier dernier était assortie d'un accord de cessez-le-feu conclu entre le gouvernement et le Séléka, à la mise en oeuvre duquel appelle le Conseil de sécurité. Il en va de même de l'accord politique sur le règlement de la crise, signé notamment par la majorité présidentielle, l'opposition démocratique, les groupes armés et le Séléka et la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC).
Inquiet du manque d'autorité de l'État en dehors de la capitale Bangui, « qui a laissé s'installer un grave vide sécuritaire dans nombre de régions », le Conseil de sécurité demande au BINUCA de continuer d'accompagner l'entreprise de consolidation de la paix en République centrafricaine, comme le prévoit son mandat, y compris les processus de DDR et de réforme du secteur de la sécurité et d'user de ses bons offices en vue de faciliter l'application intégrale des accords signés à Libreville le 11 janvier.
Le Conseil de sécurité exige de tous les groupes armés, notamment de la coalition Séléka, qu'ils empêchent l'enrôlement et l'emploi d'enfants, et leur demande d'appliquer immédiatement les dispositions des plans d'action signés avec la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé en novembre 2011.
Enfin, il prie instamment le gouvernement centrafricain d'enquêter sur les informations faisant état de violations des droits de l'homme dans le pays, notamment à Bangui, de veiller à ce que les responsables soient traduits en justice et de prendre toutes mesures nécessaires pour prévenir de nouvelles violations.
Le Secrétaire général de l'ONU, ajoute la résolution adoptée aujourd'hui, devra présenter, le 31 mars prochain au plus tard, un rapport sur la situation sur le terrain et les moyens dont dispose la BINUCA pour renforcer la mise en oeuvre de ses activités prioritaires.