Le comité ministériel sur la police a adopté mardi une nouvelle Loi sur les armes dangereuses, dans le cadre des efforts de l'Afrique du Sud pour enrayer la montée de la violence.
Cette loi remplace et annule toutes les législations précédentes sur les armes dangereuses. Les armes font actuellement l'objet de cinq législations différentes en Afrique du Sud, dont la Loi sur les armes dangereuses de 1982.
Le comité appelle la police à faire appliquer de manière effective la Loi sur les armes dangereuses, et donne aux policiers le pouvoir d'arrêter et de désarmer les personnes transportant des armes dangereuses dans des circonstances suspectes.
Toutefois, le comité a réaffirmé que sa loi ne privait pas les citoyens de leurs droits et capacités d'autodéfense.
"Cette loi n'empêchera en aucune manière les citoyens de transporter des armes d'autodéfense", a déclaré la présidente du comité, Annelize van Wyk.
La loi renforcera encore la Loi sur les rassemblements, en interdisant non seulement le port d'armes à feu lors des rassemblements, mais aussi l'utilisation de tout objet susceptible d'être utilisé comme arme en cas de bagarre.
La loi révisée prend également en considération les inquiétudes soulevées lors des débats publics, selon lesquelles il ne fallait pas empêcher le port d'armes religieuses ou traditionnelles lors de rassemblements traditionnels ou religieux.
La loi autorise également de collectionner et de montrer les armes de manière licite, a indiqué le comité, qui a par ailleurs salué le plan de mise en oeuvre détaillant la manière dont cette loi devrait être diffusée dans les différents services de police sud-africaine (SAPS).
"Il est important d'avoir un plan de mise en oeuvre approprié pour veiller à ce que les agents de police soient formés et conforter les pouvoirs discrétionnaires fournis aux agents de police dans l'application de cette législation", a déclaré Mme Van Wyk.
Cette loi a été adoptée plusieurs jours après que le président sud-africain Jacob Zuma a fait voeu d'"étouffer dans l'oeuf les manifestations violentes".
M. Zuma a déclaré à l'inauguration officielle de la Chambre nationale des dirigeants traditionnels au Cap la semaine dernière qu'il avait demandé aux services de justice, de lutte contre le crime et de sécurité de mettre en oeuvre des mesures pour étouffer dans l'oeuf les manifestations violentes.
Une série de manifestations violentes ont éclaté dans différentes parties du pays, invoquant les mauvaises prestations de services public ou la faiblesse des salaires. Les dernières manifestations de ce type ont eu lieu plus tôt cette année dans la province du Cap Ouest, impliquant des milliers d'employés agricoles qui ont cessé le travail pour protester contre la faiblesse des salaires.
Ces manifestations ont par la suite dégénéré en violences, entraînant la mort d'au moins trois personnes.