Quarante-huit heures après la séquestration par la coalition rebelle Séléka de cinq ministres du gouvernement d'union nationale et de transition dimanche à Sibut ( Centre), les autorités de Bangui ont réagi en appelant mardi au dialogue et à la paix avec les « frères » ennemis du président François Bozizé qu'ils ont tenté de renverser par une offensive depuis décembre.
« Pour l'instant, rien n'a changé. Ils (les ministres Séléka dont le leader même de la rébellion Michel Am Nondokro Djotodia, NDLR) sont toujours en otage. Nous prônons le dialogue et la paix. Nous attendons de voir leur disponibilité », a souligné à Xinhua le ministre de l'Equipement et porte-parole du gouvernement, Crépin Mboli Goumba.
Après un mois d'offensive l'ayant menée jusqu'aux portes de Bangui avant l'interposition des forces de la Communication économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC, à laquelle la République centrafricaine appartient), la Séléka et le pouvoir du président François Bozizé ont conclu à Libreville au Gabon un accord de paix pour une transition politique d'un an jusqu'à la tenue de nouvelles élections législatives.
Egalement signé par l'opposition démocratique représentée par l'actuel Premier ministre, Nicolas Tiangaye, les mouvements politico-militaires et la société civile, cet accord a donné lieu à la formation d'un gouvernement d'union nationale le 3 février, où l'alliance rebelle siège avec cinq ministres dont Djotodia lui- même au poste de vice-Premier ministre et ministre de la Défense nationale.
Selon Crépin Mboli Goumba, la séquestration de ceux-ci par leurs leaders militaires qui réclament entre autres la libération des prisonniers politiques et le départ des troupes sud-africaines et ougandaises alliées du pouvoir de François Bozizé, « crée un problème de plus à régler. Il y a eu cinq signataires de l'accord de Libreville, l'une des parties ne siège pas ».
« Ce sont des frères que nous avons en face de nous. J'espère qu'ils ont eux aussi le souci d'épargner à notre peuple des épreuves supplémentaires », a-t-il dit peu avant une déclaration à la nation annoncée du Premier ministre en réaction au nouvel acte de la Séléka, qu'il a appelée à revenir à la raison, rappelant qu' « un mécanisme a été mis en place, à savoir le recours au médiateur, le président Sassou Nguesso ».