Silencieusement, vendredi dernier au petit matin, Xiong Junhui a contemplé, pendant plusieurs minutes, la tombe où repose son fils âgé de 12 ans. Des larmes coulaient sur ses joues, en touchant le portrait de son enfant gravé sur la pierre tombale.
En décembre dernier, Xiong, ex-ouvrier âgé de 43 qui habite à Yingtan dans la province chinoise du Jiangxi, a décidé de faire don des reins et du foie de son fils âgé de 12, décédé d'une hémorragie intracérébrale spontanée.
« Bien que j'ai le coeur brisé après avoir perdu mon enfant, je me sens un peu soulagé de voir sa vie ‘continuer' d'une autre façon », a confié Xiong. Cependant, il en a parlé à son père et à ses beaux parents qu'après le don, les personnes âgées s'y opposant souvent.
« Ils m'ont ignoré durant plusieurs jours », a ajouté Xiong. Sa décision a aussi beaucoup surpris ses voisins, puisque selon la coutume chinoise, la dépouille humaine doit être entérrée ou incinérée avec tous les organes. « La détermination de Xiong de faire don des organes de son fils a pu sauver trois personnes », a confirmé Dai Ying, la secrétaire générale de la Croix-Rouge chinoise du Jiangxi (RCSC).
Ce jour-là, à l'approche de la fête des morts, Xiong et plusieurs personnes se sont rassemblés dans le cimetière de Qingshan à Nanchang, capitale du Jiangxi, pour rendre hommage à leurs ancêtres. La fête, qui tombe cette année le 4 avril, constitue une occasion pour honorer la mémoire des morts.