L'examen national d'entrée à l'université en Chine, le gaokao, n'est plus seulement un test qui concerne les élèves et leurs familles ; il contribue aussi à créer des marchés en plein essor.
A quelques heures de l'examen de cette année, qui aura lieu vendredi et samedi, les hôtels situés à proximité des sites d'examen sont complets, restaurants offrent des boissons gratuites et de la « nourriture pour le cerveau » saine, les boutiques en ligne vendent des porte-bonheur, et les parents se pressent dans les temples pour prier -et dans bien des cas font des dons- pour que leurs enfants obtiennent des notes élevées.
Les observateurs ont surnommé cet effet « l'économie gaokao ».
Plus de 9 millions d'étudiants vont passer cet examen-couperet cette année, soit plus que la population de la Suède. Cela signifie des millions de parents inquiets qui, traditionnellement, n'ont jamais rechigné à dépenser de l'argent s'ils pensent que cela peut permettre d'améliorer les chances de réussite de leur progéniture.
Pour éviter de perdre un temps d'étude précieux en déplacements vers et depuis les salles d'examen, par exemple, de nombreuses familles tentent de rester à proximité, ce qui est une bonne nouvelle pour les hôtels et les pensions.
Ainsi, une recherche pour « hôtels gaokao » sur le site de réservation en ligne Ctrip n'a pas permis de trouver la moindre chambre libre près de n'importe quel site d'examen à Beijing ce week-end. Les articles des médias à Shanghai ont également dit que certains parents n'hésitent pas à débourser jusqu'à 5 000 Yuans (815 Dollars US) par nuit dans des hôtels cinq étoiles.
Nombre d'entreprises adoptent aussi des stratégies de marketing qui ciblent les « parents-gaokao », avec des hôtels promettant un « séjour comme à la maison », tandis que des restaurants font de la publicité pour des repas sains destinés à entretenir la concentration des jeunes.
Ainsi du restaurant Hong Zhuang Yuan à Beijing, dont le nom signifie « érudit aux notes élevées », sert des « repas gaokao » depuis des années, et cette année il offre gratuitement aux étudiants de la soupe de haricots mungo.
Les produits de santé qui promettent de stimuler l'énergie se vendent aussi très bien à Shanghai. « C'est la même chose chaque année », a déclaré un caissier d'une pharmacie située près de la Rue Huaihai. « Pendant les périodes de pointe, nous pouvons vendre des dizaines de flacons d'huile de poisson ».
Pourtant, tout le monde ne se félicite pas de cette tendance. Zhou Mingyang, étudiant à Shanghai a dit que lors de sa préparation à l'examen, ses parents lui ont donné une foule de produits bons pour la santé. « J'en ai jeté la plus grande partie » dit-il. « Ca avait si mauvais goût ».
Alors que certains parents se concentrent sur la nourriture pour le cerveau, d'autres se tournent vers les nourritures spirituelles.
« Nous recevons beaucoup d'étudiants et leurs familles à cette époque de l'année », dit ainsi Hou Dongling, du Temple de Confucius de Shanghai. « Ils viennent pour prier pour de bons résultats, car le temple est connu pour son Dieu de la Sagesse. L'heure de pointe est généralement le week-end avant l'examen ».