Sur le départ de Marseille pour une nouvelle mutation, le procureur de la République Jacques Dallest qui a exercé dans la ville depuis 2008 s' est confié lundi au journal La Provence, revenant sur les causes de la hausse de la criminalité.
"Je me doutais bien, en arrivant, qu'il y aurait des crimes de sang, des règlements de comptes. Je ne me doutais pas d'un basculement, en 2009, avec l'apparition des règlements de comptes des cités ", a déclaré à La Provence M. Dallest.
Selon lui, " la pauvreté de la ville peut expliquer la prégnance du trafic de drogue, dont les profits font vivre du monde ".
Le procureur note en particulier "une intensité criminelle, un rajeunissement des victimes, une utilisation d'armes dangereuses et le fait qu'on calcine les corps pour éviter les recherches ADN".
Les nombreux règlements de compte sanglants qui défraient régulièrement la chronique de la cité phocéenne peuvent être générés par la "répression intensive" que mènent actuellement les forces de police contre "les réseaux de stupéfiants et d'armes" a expliqué Mr Dallest.
"Un gérant de plan sous les verrous peut vouloir liquider le repreneur, celui qui sort de prison peut vouloir le récupérer. Les plans de drogue sont tellement rémunérateurs ! Sur les deux dernières années, une bonne partie des personnes assassinées avaient été incarcérées dans les mois ou l'année qui précédaient", a-t-il ajouté.
Le procureur général a exercé ses fonctions à Marseille dans une période marquée par une hausse impressionnante de la criminalité sur fond de trafic de drogue. Mais pas seulement. Le fonctionnaire a eu également à traiter d' affaires de corruption impliquant des hommes politiques.