De nouvelles sanctions tomberont sur les candidats à la prochaine élection présidentielle que la communauté internationale qualifie d'"illégaux", indique un communiqué du Groupe international de contact sur Madagascar (GIC- M) publié lundi.
"La liste récapitulative des personnes auxquelles les sanctions s'appliqueront sera élaborée à travers des consultations entreprises par la Commission de l'UA avec les organisations et pays participant aux travaux du GIC-M de façon à disposer, autant que possible, d'une liste unique", a indiqué le groupe de contact qui vient de tenir sa 7ème réunion à Addis Abeba.
Selon le GIC-M, la CES a violé les lois nationales malgaches en validant les candidatures de l'ex-première dame Lalao Ravalomanana, de l'ancien président Didier Ratsiraka et d'Andry Rajoelina, président de la transition, et celles d'autres acteurs politiques dont les candidatures ne sont pas conformes à la loi et aux dispositions pertinentes de la Feuille de route.
En mai dernier, le Sommet de l'Organe Troïka des chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté de développement de l'Afrique Australe (SADC) en Afrique du Sud, a exhorté ces trois candidats à abandonner leurs candidatures au nom de la paix et de la stabilité qui doivent prévaloir dans la conduite des élections à Madagascar.
La SADC appuyée par le GIC-M et d'autres membres de la communauté internationale ont indiqué qu'ils ne reconnaitront pas les autorités malgaches qui seraient élues en violation des décisions pertinentes de l'UA et de la SADC.
"Le Groupe a exhorté l'ensemble de la communauté internationale à exercer une pression politique et diplomatique sur les candidats présidentiels illégaux en vue de leur retrait pour le bien de la paix et de la stabilité à Madagascar, et à ne pas reconnaitre le résultat d'élections qui incluraient les candidats qui ont présenté leurs candidatures en violation de la Constitution et de la loi électorale de Madagascar", a-t-on mentionné dans le communiqué.
Par ailleurs, le GIC-M a recommandé aux partenaires internationaux de Madagascar qui ont apporté des contributions ou fait des promesses de contributions au processus électoral à " prendre les dispositions qui s'imposent pour geler temporairement un tel appui jusqu'au retrait du processus électoral de toutes les candidatures illégales et l'établissement d'un environnement propice à la tenue d'élections transparentes et crédibles".
Des sanctions robustes et ciblées seront appliquées à l' encontre de toutes les parties prenantes malgaches qui sapent le bon déroulement du processus électoral et la mise en oeuvre complète de la Feuille de route. "Ces sanctions devraient inclure l'interdiction de voyager et le gel des avoirs de ces dirigeants, de leurs parents, collaborateurs et proches partenaires commerciaux", a précisé le GIC-M.
Madagascar est en crise depuis le mois de décembre 2008 suite à une opposition entre Andry Rajoelina et l'ancien président Marc Ravalomanana. En mars 2009, après les manifestations populaires menées par Rajoelina, Ravalomanana a démissionné laissant le pouvoir à un directoire militaire. Ce dernier l'a transféré à Rajoelina amenant à l'exil en Afrique du sud, Ravalomanana.
Depuis, la communauté internationale a sanctionné Madagascar par la suspension des aides étrangères et du financement des projets de développement, à cause du changement anticonstitutionnelle de régime.
En mars 2010, Rajoelina et 108 autres personnalités ont également fait l'objet de sanctions notamment le refus d'accorder des visas, le gel des avoirs, y compris leurs actifs financiers dans les banques étrangères, et l'isolement diplomatique.