"Les élus (du Parlement européen) veulent rompre les négociations sur le traité de libre-échange transatlantique si un accord sur la protection des données n'est pas signé avec les Etats-Unis, ... et la Suisse doit s'en inspirer", selon un éditorial publié lundi dans le quotidien suisse "Tribune de Genève".
L'hebdomadaire allemand "Der Spiegel" affirmait samedi dernier que, selon une note confidentielle de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) livrée par Edward Snowden, l'ex-analyste de la NSA en poste à Genève de 2007 à 2009, les Etats-Unis avaient également espionné l'Union européenne dans le cadre du programme de surveillance "Prism". Le renseignement américain aurait installé des micros et infiltré des réseaux informatiques pour accéder aux messageries des diplomates européens aux Etats-Unis et à Bruxelles.
Par ailleurs, aux dires de M. Snowden, le renseignement américain avait piégé un banquier suisse. Didier Burkhalter, chef du Département fédéral suisse des affaires étrangères a demandé (à la mi-juin) dans un courrier diplomatique adressé à l'ambassade des Etats-Unis à Berne "des éclaircissements sur cette affaire".
"La réponse de Washington, qui ne voit pas le problème, relève d'un tel mépris que notre ministre a déjà insisté pour obtenir des éléments probants", écrit l'éditorial.
"Si cela ne devait pas suffire, il serait judicieux de rappeler que l'administration helvétique sait être tatillonne, elle aussi, lorsqu'il s'agit de résoudre certains conflits fiscaux" entre les deux pays, souligne l'article.