Deux jeunes femmes se préparent avant de participer à une course de charité organisée pendant le Mois de la sensibilisation au cancer du sein à Shanghai en octobre dernier. Fourni au China Daily |
Selon une nouvelle étude publiée par GE Healthcare, la Chine et d'autres pays en développement connaissent une forte augmentation de l'incidence et de la mortalité du cancer du sein.
Parmi les facteurs contribuant à la hausse de ces taux, l'étude cite l'augmentation de l'espérance de vie, l'utilisation des traitements hormonaux post-ménopausiques et des choix de vie, comme le fait d'avoir moins d'enfants.
« Dans ces régions, les taux de mortalité sont aggravés par le moment tardif lors duquel la maladie est diagnostiquée, ainsi que l'accès limité aux traitements, ce qui constitue une 'bombe à retardement' que les systèmes de santé et les décideurs politiques de ces pays doivent s'efforcer de désamorcer » explique Bengt Jonsson, Professeur d'économie de la santé à l'Ecole d'Economie de Stockholm et co-auteur du rapport.
Selon l'étude, 15 millions d'années de « vie saine » ont été perdues du fait de l'incidence ou de la mortalité du cancer du sein en 2008. Le cancer du sein est actuellement la première cause de décès par cancer chez les femmes à travers le monde.
Au cours des dernières années, les femmes d'Afrique, de Chine et des Etats-Unis ont été en tête des pays dans lesquels les femmes ont été les plus touchées. Un manque de compréhension et d'accès des consommatrices, combiné avec le fardeau économique que représente le traitement de la maladie ont contribué au faible taux de demande d'aide ou de passage de mammographies, a rapporté GE.
Les États-Unis devancent toujours la Chine dans le diagnostic du cancer du sein : aux États-Unis, une femme sur huit se verra diagnostiquer cette maladie au cours de sa vie, alors qu'en Chine, ce chiffre est d'une personne sur 40. Toutefois, les données reflètent uniquement les personnes qui entrent dans le circuit des soins de santé.
Selon le rapport de GE, 27% des Chinoises âgées de plus de 40 vivant dans les zones urbaines subissent une mammographie tous les deux ans. Aux États-Unis, 50% des femmes de la même tranche d'âge font ce même examen chaque année.
« Il est très inquiétant de voir que les femmes des pays nouvellement industrialisés sont réticentes à se faire contrôler avant qu'il ne soit trop tard », a dit Claire Goodliffe, Directrice mondiale oncologie chez GE Healthcare.
« C'est pourquoi GE travaille en collaboration avec un certain nombre de gouvernements et de ministères de la santé de ces régions pour élargir l'accès au dépistage et améliorer la sensibilisation des consommatrices. Certaines de ces initiatives sont en très bonne voie ».
Selon GE, alors que la Chine présente actuellement le plus faible taux d'incidence ajusté en fonction de l'âge des pays en question, la politique de planification familiale et d'autres changements de style de vie dus à la croissance rapide de l'économie auront potentiellement des effets énormes à long terme sur les taux de cancer du sein.
Les taux chez les femmes d'âge moyen dans les zones urbaines chinoises sont déjà passés de 20 à 30% au cours de la dernière décennie, a précisé l'étude.
Le Docteur Ben Anderson, qui a rédigé en 2011 un rapport sur les taux de cancer du sein à travers le monde publié dans The Lancet Oncology, a prédit que l'incidence et la mortalité de la maladie devraient augmenter de 50% avant 2020, avec les taux les plus élevés dans les pays en développement.
La lutte contre la maladie nécessite un traitement adapté dans les pays en développement, plutôt qu'une approche identique pour tous, dit-il.
En 2011, GE a consacré 1 milliard de Dollars à une campagne de cinq ans contre le cancer du sein, en renforçant les capacités de diagnostic et d'imagerie moléculaire du cancer, le développement de capacités de fabrication de produits biopharmaceutiques et divers programmes éducatifs dans les domaines de la vie saine et de la détection précoce et des efforts de prévention.