Les différents mouvements des entreprises du continent déclenchent une forte demande de connaissances spécialisées.
Les entreprises chinoises vont employer plus d'étrangers hors du pays, avec l'objectif de stimuler l'expertise locale dans un nombre croissant d'opérations à l'étranger.
Le boom prévu dans le secteur de l'emploi, d'après les grandes entreprises et les autorités qui a déjà commençé à se produire à une échelle modeste, devrait s'accélérer avec l'augmentation de l'investissement étranger en ligne avec la stratégie commerciale sur le plan mondial du gouvernement.
Pour les experts du marché, les entreprises chinoises sont déjà confrontées à une pénurie de candidats locaux qualifiés pour les postes de cadres intermédiaires et supérieurs en Afrique et commencent à réaliser les avantages d'employer le personnel clé aux Etats-Unis.
La probabilité d'un plus grand investissement dans l'Union européenne après le Sommet UE Chine qui s'est tenu le mois dernier à Beijing va également contribuer à l'augmentation progressive de la demande de talents.
Selon Zhong Yanguang, directeur adjoint du Centre de recherche et d'information du Talent International, qui opère sous l'organisme du gouvernement chargé de superviser l'emploi des étrangers en Chine, les sociétés chinoises ont compris qu'elles avaient besoin de plus d'expertise locale pour de nouveaux marchés.
«Si une entreprise veut étendre son marché à l'étranger, elle doit connaître avant tout la culture locale. La Chine a exhorté les sociétés privées à investir à l'étranger. Cependant, nous voyons plus de firmes rencontrer un échec à l'étranger par rapport à celles qui réussissent. Les talent locaux jouant un rôle clé pour une entreprise à l'étranger», a-t-il fait observer
En poursuivant «Une entreprise chinoise qui engage une personne locale à l'étranger, qui ne maîtrise pas pas la culture chinoise et les pratiques d'affaires peut se retrouver dans une position délicate. Mais, trouver une personne qui a étudié ou travaillé en Chine sera plus à même de jouer un rôle de pont. De toute évidence, la nécessité de s'entourer de ce genre de profil est à la hausse».
S'exprimant lors de la foire de l'emploi pour les étrangers qui à lieu à Beiing au mois de novembre, Zhong Yanyuang, a fait remarquer que le géant chinois du textile HoDo montrait le bon exemple du nouveau modèle de l'emploi.
«Quand le groupe HoDo a ouvert son bureau à Londres, ils ont embauché un employé britannique ici à la foire annuelle de l'emploi, un salarié qui a vécu en Chine pendant plus de cinq ans et a été par la suite envoyé en Grande-Bretagne pour devenir le directeur général de la société. Le groupe a déclaré qu'il avait fait un très bon travail, dépassant toutes ses attentes».
«Aujourd'hui, HoDo nous demande de trouver un citoyen américain pour travailler pour eux à Los Angeles», a-t-il indiqué.
A l'occasion de la dernière foire de l'emploi, une foule d'entreprises ont été vus démarcher dans l'espoir de trouver le candidat compétent pour les suivre dans leurs opérations à l'étranger.
Zhang Ce, superviseur des ressources humaines pour Qingdao Hanhe câble Co Ltd, a expliqué que son entreprise recrutait actuellement des étrangers pour travailler en Afrique, car ils ont une bonne communication avec les populations locales.
«Les natifs de ces pays de destination sont le meilleur choix. Mais ils doivent avoir une expérience en Chine. Ceci est très important, nous pouvons juger, s'ils ont suffisamment d'expérience au niveau professionnel et aussi par leur niveau de mandarin».
Serge Douean Gut, 40 ans, Ivoirien, termine actuellement sa maîtrise à l'Université Tsinghua espérant pouvoir décrocher un emploi dans une entreprise chinoise dans le domaine du marketing ou de la finance.
L'étudiant, en fonction de la rémunération et des conditions, pourrait envisager un retour en Afrique pour travailler pour une société chinoise.
«Je pense que c'est une très bonne stratégie», a-t-il confié. «La Chine doit être présente en Afrique , mais il est bon de s'y rendre également avec des collaborateurs africains. C'est un bon moyen pour garantir de meilleures affaires en Afrique, car ce sont des personnes qui sont à l'aise avec la culture et les pratiques commerciales du continent africain».
La Chine, n'est pas le seul pays à vouloir employer des étrangers qui ont une expérience du pays chinois. Les multinationales et sociétés étrangères sont dans le même état d'esprit.
Michael Christiansen, président régional de la région Asie-Pacifique pour la compagnie danoise de biotechnologie Novozymes, a reconnu que son entreprise emploie principalement des salariés chinois pour leurs activités locales.
Le responsable anticipe une croissance des possibilités d'emploi pour les étrangers en Chine et inversement pour les chinois en Occident. Pour lui, on assiste à une tendance des entreprises à vouloir placer des personnes avec une expérience de plusieurs marchés dans des «rôle d'ambassadeurs».
«Nous avons eu de telles positions par le passé et nous commençons à le faire de plus en plus», a-t-il noté.
Le Danois Anders Glasdam Axelsen, 35 ans, évolue comme directeur de l'innovation de Novozymes en Chine depuis plus de cinq ans. L'an prochain, il s'attend à un retour vers le siège social de l'entreprise à Bagsvaerd au Danemark, où ses expériences et connaissances de la culture chinoise vont être bien utiles. «Au Siège, la Chine est souvent entourée d'un grand point d'interrogation».