Le festival de Yulin dans la région autonome Zhuang du Guangxi, connu pour sa grande consommation de viande de chien, continue à faire couler beaucoup d'encre et les détaillants locaux ont déclaré que leurs activités étaient mises à rude épreuve après les protestations de plusieurs groupes de défense des animaux et amoureux des chiens.
Se déroulant traditionnellement le jour du solstice d'été, samedi 21 juin cette année, la population de la région célèbre une tradition locale de manger des litchis et une potée de viande de chien, en buvant des liqueurs fortes. Plus de 10 000 chiens sont consommés lors de cet événement.
A la veille du 21 juin, les défenseurs et amoureux des animaux sont descendus massivement dans les rues de la ville, dans l'espoir de sauver les chiens en décourageant les résidents de suivre la coutume.
Jeudi, vers 5h du matin, des militants à la recherche de lieux où les chiens sont abattus, ont arrêté un tricycle portant huit animaux. Le transporteur a accepté de vendre les chiens et deux cages pour 1150 yuans (185 $) après une longue discussion. Ils ont également acheté six chiots dans un marché pour 1200 yuans.
«Tant qu'il sera possible de sauver un chien, nous le ferons», a déclaré Yang Yuhua, 64 ans, de la municipalité de Chongqing.
Une douzaine de bouddhistes et amis des chiens des provinces du Guangdong, Sichuan et Chongqing ont organisé une cérémonie religieuse mercredi sur un grand marché de viande de chien au détail.
Photo: Un des chiens que les bénévoles ont sauvé de l'abattoir dans sa cage à Yulin. (HOU liqiang/China Daily)
Les manifestants espèrent que ce rite pourra consoler les âmes des chiens abattus et convaincre les populations locales de modifier leurs habitudes. L'équipe, dirigée par un moine bouddhiste, a fait le tour du marché Dongkou, récitant des prières.
Mercredi soir, huit militants ont investi la rue où se trouvent plus d'une douzaine de restaurants qui servent de la viande de chien. Ils ont collé des affiches un peu partout et distribué des tracts, appelant les résidents à arrêter de manger ce type de viande.
Les mangeurs de viande de chien se sont alors engagés dans un débat animé. Des dizaines de passants les écoutant, les militants ont proclamé que les chiens sont les amis de l'homme, et que ce genre de consommation pouvait être malsaine.
Les consommateurs ont expliqué que c'était leur droit de manger du chien, de même que ceux qui mangent de la viande de porc ou de bœuf. Des revendeurs se sont plaints du «comportement extrême» des étrangers qui nuisent à leurs affaires.
«Mon grand-père, mon père et moi-même, vivons du commerce de la viande de chien. L'année dernière à cette période, j'ai vendu une dizaine de chiens par jour, mais bien un peu cette année», a indiqué Zhou Jian l'un des détaillant de 55 ans.
«Nous n'avons pratiquement plus de chiens à tuer et à vendre en raison de comportements extrêmes de ces personnes», a déclaré une bouchère.
«Le gouvernement a empêché des camions transportant des chiens de pénétrer à Yulin en raison d'une grosse pression des activistes», a-t-elle noté. «Nous n'avons pas d'autre choix que de recueillir les chiens des zones rurales».
En expliquant que son chiffre d'affaires avait baissé de 50% par rapport à 2013.
Selon les rapports d des médias, le gouvernement a demandé aux détaillants et restaurants de Yulin d'arrêter de tuer les chiens en public. En incitant également les fonctionnaires de s'abstenir de manger de la viande de chien.