Marche de l'Armée de Madhi, des combattants fidèles du chef religieux chiite Moqtada al-Sadr, lors d'une formation militaire dans la ville sainte de Najaf, le 18 Juin 2014. |
Le gouvernement chinois garde un œil attentif sur l'évolution de la situation en Irak et sur ses citoyens qui y vivent, à l'heure où le niveau de sécurité dans le pays s'est vite détérioré.
Le ministère des Affaires étrangères a annoncé mercredi avoir demandé à Bagdad d'accroître la sécurité des citoyens chinois dans le pays.
Certains Chinois en Irak, préoccupés par les combats entre les forces gouvernementales et militants, ont déjà quitté le pays. Un expert a pourtant estimé que les Chinois n'étaient pas pris pour cible et ne couraient aucun risque, au moins pour l'instant.
Mercredi, l'Etat islamique en Irak et au Levant (EILL), lié à Al-Qaïda,a assiégé Beiji, la plus grande raffinerie de pétrole en Irak, se trouvant à environ 250 km au nord de Bagdad, a rapporté l'agence Associated Press (AP). Le site représentant environ un quart de la capacité de raffinage du pays.
Les militants ont promis de marcher vers Bagdad et les villes saintes chiites de Kerbala et Najaf, soit la pire menace à la stabilité en Irak depuis le retrait des troupes américaines en en 2011.
Un ingénieur chinois de la China National Petroleum Corp aurait été enlevé la semaine dernière sur le champ pétrolifère Halfaya dans le sud de l'Irak par des militants non identifiés.
Beijing n'a pas confirmé l'information, mais l'ambassade de Chine à Bagdad a exhorté les ressortissants chinois dans le pays de rester loin de certaines zones et émis un avis de voyage pour l'Irak.
La Chine a appelé l'Irak à renforcer la sécurité pour protéger ses citoyens et entreprises, et les Chinois dans le pays ont été invités à prendre certaines précautions, a indiqué mercredi lors d'une conférence de presse, Hua Chunying, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
«Nous sommes préoccupés par la situation actuelle en Irak et nous ne voulons pas que les événements en Libye se reproduisent ici», a déclaré Hua. La Chine fera tous ses efforts pour garantir la sécurité des ressortissants chinois et que la situation évolue, a-t-elle ajouté.
Environ 10 000 Chinois vivent en Irak actuellement, la plupart travaillant dans les organisations et entreprises chinoises. Ils se trouvent principalement dans les zones qui n'ont pas été témoins de violents combats, a souligné la responsable.
Chen Xianzhong, un homme d'affaires chinois à Bagdad, cité par le Beijing Youth Daily a expliqué que la situation n'était pas à l'optimisme en ce moment, et que des milliers de personnes allaient perdre la vie pendant ce conflit. Chen a déjà fermé son magasin et hôtel en Irak et a décidé de retourner en Chine.
Pour Yin Gang, expert du Proche-Orient à l'Académie chinoise des sciences sociales, aujourd'hui une évacuation de masse des ressortissants chinois n'est pas utile, bien que d'autres pays onf fait revenir leurs citoyens.
«Les parties en conflit ne cherchent pas à détruire les installations et le fonctionnement des champs pétroliers», a noté Yin. «Les salariés chinois ne risquent pas de devenir des cibles d'attaque dans un proche avenir, donc une réaction excessive n'est pas nécessaire».
Le gouvernement irakien se bat pour repousser les militants des provinces de Diyala et de Salahuddin, après l'assaut de Mossoul, la deuxième ville du pays, la semaine dernière.