Selon le magazine britannique « The Economist », une majorité de jeunes Chinois est atteinte de myopie. Le journal, qui a enquêté sur l’origine de ce phénomène, a découvert que dans les années 1970, moins d’un tiers des 16-18 ans étaient atteints de myopie, alors qu’aujourd’hui, ils sont plus de 80% et parmi eux, un enfant sur cinq a une vue trouble au-delà de 16 centimètres.
Du côté des élèves de primaire, l’augmentation du nombre d’enfants touchés par les problèmes de vue est encore plus inquiétante, car 40% des plus jeunes sont déjà myopes, soit deux fois plus qu’en 2000, à comparer aux 10% d’enfants du même âge aux États-Unis ou en Allemagne.
D’après The Economist, une des causes de ce problème est plus sociale que génétique : cette forte proportion de myopes serait due au fait que les enfants ne passeraient pas assez de temps à l’extérieur. Or, l’exposition à la lumière du jour aide la rétine à libérer une substance ralentissant l’augmentation de la longueur axiale de l’œil, laquelle est souvent à l’origine de la myopie. Et le fait que les écoliers chinois, dont l’éducation est entièrement tournée vers l’obtention du précieux gaokao et de ce fait travaillent beaucoup depuis leur plus jeune âge, ne sortent pas assez et passent une trop grande partie de leur temps à lire ou à écrire, ce qui ne fait qu’aggraver le problème.
Le magazine, s’appuyant sur une étude chinoise datant de 2012 et portant sur 15 000 enfants de Beijing et de sa banlieue, souligne que la Chine, de même que de nombreux autres pays d’Asie de l’Est d’ailleurs, accorde peu d’importance aux activités en plein air. A l’âge de 6 ans, Chinois et Australiens sont sujets au même taux de myopie. Mais, une fois qu’ils commencent l’école, si les premiers ne passent qu’une heure par jour dehors, les seconds en bénéficient de trois ou quatre.
Néanmoins, ce phénomène est moins répandu dans les zones rurales du pays où, d’après le Ministère de la santé chinois, seulement un tiers des élèves de l’école primaire sont myopes contre la moitié des enfants des villes, un autres problème étant que, dans les milieux ruraux, un enfant sur six ne porte pas de lunettes, faute de moyens.