L’annonce il y a quelques jours par la célèbre compagnie aérienne irlandaise de vols à 14 euros entre l’Europe et les Etats-Unis avait fait l’effet d’une bombe et fait le tour de la toile. Pensez-donc, un vol pour la Big Apple pour à peine le prix d’une formule midi dans une brasserie parisienne, il y avait de quoi rêver ! Sauf qu’en fait de bombe, on a surtout eu affaire à un pétard mouillé… We screwed up. (« On a foiré ») a résumé d’une façon un peu abrupte le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, connu pour son franc-parler et son refus de la langue de bois… mais trois jours plus tard !
Plus policé mais tout aussi bref, et surtout mettant fin de façon très claire à ce rêve, le communiqué de trois lignes de la compagnie low-cost s’est contenté de déclarer que « le conseil d’administration n’a pas étudié ou approuvé la mise en place d’un quelconque projet transatlantique et n’en a pas l’intention ». Pourtant, au début de la semaine dernière, les globe-trotters des deux côtés de l’Atlantique ne s’étaient plus sentis de joie à l’annonce par l’entreprise irlandaise que son conseil d’administration avait approuvé ce projet, qui aurait pu voir la mise en place –en 2019 tout de même- de vols à prix imbattables entre quatorze villes européennes et quatorze villes américaines.
Problème, a reconnu Michael O’Leary dans le New York Times, c’est que ce merveilleux projet n’a jamais été présenté devant ledit conseil d’administration, car il serait porté par une autre compagnie, et n'est donc pas de son ressort. « J'ai été surpris que cette annonce fasse autant réagir, on en parle depuis des années », s'est étonné le patron de Ryanair, qui attribue le quiproquo à une erreur des relations publiques de la compagnie.
Mais alors pourquoi, direz-vous, Ryanair a-t-elle attendu jeudi soir –plus de trois jours tout de même- pour rectifier son erreur? Tout simplement parce que les bureaux étaient fermés mardi pour cause de Saint-Patrick, la plus grande fête des Irlandais, et le communiqué a donc été discuté par le conseil d’administration, qui avait déjà prévu de se réunir mercredi et jeudi. Face à ce temps de réaction jugé, c’est le moins que l’on puisse dire, « un peu lent au goût de certains », Stephen Furlong, un analyste aérien basé à Dublin, a une explication radicale, et qui vaut ce qu’elle vaut : « En Irlande, on se laisse parfois un peu emporter à la Saint-Patrick »…