Le magazine Rolling Stone a annoncé qu'il a demandé à la Graduate School de l'Université de journalisme de Columbia de procéder à une enquête sur un article largement contesté au sujet d'un viol collectif qui aurait eu lieu à l'Université de Virginie.
Dans une note de l'éditeur qui paraîtra dans le prochain numéro du magazine, Jann Wenner, le rédacteur en chef et éditeur de Rolling Stone, a déclaré que les investigations seraient dirigées par Steve Coll, le doyen de l'école de journalisme, et Sheila Coronel, la doyenne des affaires universitaires, et qu’elle aurait pour but d'évaluer « le processus éditorial qui a conduit à la publication de l'histoire ». Le rapport sera publié de manière inédite et dans son intégralité sur le site de Rolling Stone, et par extraits dans le magazine.
M. Coll a déclaré dans un courriel que Rolling Stone avait promis un accès sans entrave à son personnel et à ses documents. « Nous nous concentrerons sur le processus éditorial, mais nous avons la liberté de nous déplacer dans importe quelle direction le long d’un chemin que nous estimerons pertinent et d'intérêt public », a-t-il dit.
L’enquête ne pourra cependant pas faire grand-chose pour étouffer le débat qui a éclaté à la suite de cette histoire. L'article de 9 000 mots, publié le mois dernier, a détaillé l'expérience d'une étudiante identifié seulement sous le nom de Jackie, qui a raconté avoir été violée par sept hommes lors d'une fête de la fraternité. Cette révélation explosive a conduit l'université à suspendre les activités de la fraternité et permis de lancer une discussion sur l'échec de la lutte contre la violence sexuelle sur les campus universitaires.
Mais deux semaines après la publication de l'histoire, le récit a commencé à s’effriter. Le magazine a reconnu que sa journaliste, Sabrina Rubin Erdely, s’était fondée presque entièrement sur le compte de Jackie et n’a jamais contacté les personnes accusées de viol. D’autres détails importants ont été démystifiés ou mis en doute par le Washington Post et d'autres organismes de médias. De son côté, le magazine a reconnu que son processus éditorial a été vicié et que, lui aussi, avait des doutes quant à la véracité de l’histoire.