Le chef de l'Etat djiboutien Ismail Omar Guelleh a lancé dimanche un système d'assurance maladie universelle (AMU) qui doit permettre à toutes les catégories de la population de bénéficier d'une couverture maladie.
Il s'agit d'un système contributif fondé sur les principes de base de la protection sociale où la personne va contribuer en fonction de ses revenus et recevoir selon ses besoins.
Avec ce nouveau système, le gouvernement djiboutien compte mettre en place un mécanisme qui permettra désormais aux plus nantis d'appuyer les plus démunis, aux bien-portants d'appuyer les souffrants.
A travers le lancement de l'AMU, il s'agit également pour Djibouti de se conformer aux préoccupations des Nations Unies concernant la déclaration universelle des droits de l'Homme, ou à l'atteinte des OMD sur le droit à la sécurité sociale pour tous, et étendre la couverture de la sécurité sociale pour permettre l' accès aux soins de santé à l'ensemble de la population
Ce projet très cher au chef de l'Etat djiboutien et qui a été au centre de sa dernière campagne électorale sera financé par le Fonds de Solidarité de l'Assurance Maladie Universelle (FSAMU), alimenté à hauteur de 1,3 milliards FDJ (environ 7,3 millions USD).
Parallèlement, le financement du régime obligatoire est assuré par les cotisations sociales à hauteur de 7% assis sur les revenus bruts des fonctionnaires et des salariés relevant du Code du Travail djiboutien. 2% seront à la charge du salarié et 5% seront supportés par l'employeur.
Les prestations de soins couverts par l'AMU se divisent en trois grandes parties, à savoir la couverture des risques dits faibles mais à fort impact en matière de santé, c'est-à-dire les consultations généralistes, les délivrances de médicaments, les analyses biologiques, les imageries médicales ; la seconde partie comprend les consultations auprès des spécialistes, les examens complémentaires et médicaments prescrits par les spécialistes ; quant à la troisième partie, il s'agit outre les soins ambulatoires prestés au niveau des hôpitaux, les hospitalisations avec interventions chirurgicales.
Le chef de l'Etat djiboutien qui s'est exprimé à cette occasion a expliqué que la mise en oeuvre du projet de l'assurance maladie universelle n'est que le prélude de ce qui sera la refonte complète et en profondeur du système de santé de son pays.
"Aujourd'hui, notre système de santé pensé au départ pour être généreux et inclusif a atteint ses limites. Il montre des défaillances qui doivent nous interpeller. Du fait de notre politique volontariste axée sur le développement humain nous avions fait le choix d'investir massivement dans ce secteur à travers la multiplication des infrastructures sanitaires sur l' ensemble du territoire. Nous avons multiplié par trois le budget de la santé. Pour autant, cela n'a pas eu l'effet escompté sur l' accès de la population aux soins, a-t-il déclaré.
Selon lui, face a cette situation "alarmante", il apparaÎt évident qu'une réforme profonde du secteur de la santé et de son financement s'impose pour restaurer l'équité, rétablir l'équilibre et rationaliser des dépenses pour regagner la confiance des Djiboutiens en leur système de soins.
"Lorsqu'une famille doit choisir entre un repas et des médicaments, la collectivité dont elle est issue doit s'interroger. Pour un peuple qui a la solidarité chevillé au corps, qui a pour socle la cohésion sociale, il est impensable de laisser s' accentuer de telles inégalités. Il était urgent que cette réforme voit le jour pour réactiver la chaîne de solidarité nationale", a- t-il insisté.