A l'occasion du 56e anniversaire de la proclamation de la République célébré jeudi, Le président nigérien Mahamadou Issoufou a appelé ses compatriotes à changer de comportement pour "créer les conditions d'une profonde rupture et d'une renaissance culturelles qui passent par une révision de certaines de nos valeurs sociales".
Dans un message à la nation, le chef de l'Etat, tout saluant les progrès notables enregistrés sur le plan institutionnel avec la vitalité démocratique que connaît le Niger, a regretté cependant son recul sur le plan culturel.
Pour Mahamadou Issoufou, le Niger s'enfonce dans une situation d'"arriération prononcée comme l'illustrent le recul de l'éthique du travail notamment dans la fonction publique, le développement d'une mentalité d'assisté, notre rapport avec le temps, notre comportement par rapport aux biens publics, aux questions démographiques et à l'école particulièrement s'agissant de la scolarisation des filles".
"La mentalité dominante dans notre pays est celle d'une société d'autoconsommation, d'une société de subsistance. Cette mentalité ne correspond pas au stade de développement auquel nous souhaitons hisser notre pays, celui d'une économie marchande en voie de développement, celui d'un pays à revenus intermédiaires, voire d'une économie émergente", a-t-il déclaré le chef de l'Etat.
Alors que dans les économies développées, l'assistanat, notamment la charité, est vécu comme une humiliation par le bénéficiaire, dans la société nigérienne, selon Mahamadou Issoufou, il est considéré comme un dû.
Cela se voit, également, par rapport au travail. En effet, si dans les sociétés développées, le travail est perçu comme une des conditions de la liberté, "dans notre société on constate un comportement inverse : complaisance dans l'oisiveté d'un côté, absentéisme, manque de conscience professionnelle de l'autre", a-t- il fait savoir.
Pour le président Issoufou, il revient au gouvernement de poursuivre et de renforcer les actions déjà engagées afin de créer les conditions d'une rupture totale d'avec les comportements propres aux sociétés d'autoconsommation.
"Le gouvernement doit créer les conditions d'une rupture d'avec la mentalité d'assisté sous toutes ses formes. Il doit continuer à insuffler à nos compatriotes une volonté de combattre l'oisiveté. Il doit leur insuffler l'amour du travail, du travail bien fait. C'est par le travail que les sociétés occidentales se sont développées, ce n'est que par le travail que notre pays atteindra les objectifs du programme de renaissance", a-t-il souligné.
Le temps du développement n'est ni celui de la nonchalance, ni celui de l'immobilisme, ni celui de l'insouciance. Le temps du développement c'est celui de la ponctualité au travail, c'est celui de l'utilisation optimale du temps, c'est celui de zéro instance.
En somme, pour lui, le gouvernement doit concevoir de manière générale un programme de sensibilisation et d'éducation de masse pour inculquer aux citoyens l'utilisation optimale du temps, pour leur inculquer une culture de développement, une culture de production et donc de progrès.