L'ex-groupe rebelle du Mouvement du 23 mars (M23) a dénoncé le rapatriement forcé de ses anciens combattants réfugiés en Ouganda, indique une lettre de ce mouvement transmise au président angolais et au président en exercice de la Conférence internationale sur la région des Grands- Lacs (CIRGL).
"Nous vous informons qu'un plan de rapatriement forcé des anciens combattants de notre mouvement refugiés et cantonnés au camp de Bihanga en Ouganda est actuellement mis en oeuvre par le gouvernement de la RDC. Cette procédure qui foule au pied les déclarations signées à Nairobi le 12 décembre 2013 dont la CIRGL préside la mise en oeuvre est en violation des règles du droit International", a indiqué le M23 dans la lettre.
Selon la lettre du M23, des camions ont débarqué dans le camp de Bihanga le 16 décembre pour procéder à l'embarquement forcé des anciens combattants du M23 et leur acheminement à l'aéroport d'Entebbe où des avions du gouvernement rd-congolais les attendaient pour les ramener en RDC.
"Pour échapper à ce rapatriement forcé, nos anciens combattants ont choisi de se retirer sur les hauteurs qui surplombent le camp de Bihanga où ils restent camper jusqu'à ce moment. Certains d'entre eux sont grièvement blessés, nous ne sommes pas informés de la situation de nos malades qui ne pouvaient pas se déplacer".
Le M23 a déclaré avoir convenu avec le gouvernement rd- congolais de réadapter les "dispositions transitoires de sécurité" à la situation des combattants du M23 qui avaient traversé la frontière, de manière à définir un mécanisme susceptible gérer leur cas.
"Cependant, nous avons été surpris de la décision du gouvernement de la RDC de procéder à leur rapatriement forcé en violation de ses propres engagements et des règles du Droit International", indique la lettre signée par Bertrand Bisimwa, président du M23.
Selon les sources sécuritaires de la province du Katanga, 120 ex-combattants sont arrivés mercredi à Kamina où ils vont suivre le processus de démobilisation.