Une procédure judiciaire a été entamée jeudi aux Pays-Bas à l'encontre de l'homme politique de droite Geert Wilders, pour présomption d'insulte à caractère racial et d'incitation à la discrimination et à la haine, a rapporté le procureur général néerlandais.
"La liberté d'expression permet aux personnalités politiques d' aller très loin dans leurs déclarations", a déclaré le procureur dans un communiqué. "Toutefois cette liberté s'arrête à l'interdiction de la discrimination".
M. Wilders, dirigeant du Parti de la Liberté, est suspecté d' avoir insulté la communauté marocaine aux Pays-Bas lors des élections municipales.
Lors d'un rassemblement à l'issue de ces élections le 19 mars, M. Wilders a posé à ses partisans trois questions : est-ce qu'ils voulaient "plus, ou moins" d'Union européenne, "plus, ou moins" de PvdA (parti Travailliste) et "plus, ou moins" de Marocains. Ses partisans ont scandé "moins, moins", en réponse à toutes ces questions. "Bien, alors nous allons arranger ça", a déclaré alors M. Wilders.
Sur la base de ces propos et de 6.400 rapports reçus par la police, le Parquet a mené une analyse légale étendue arrivant à la conclusion que ces propos constituent une présomption de délit.
"J'ai dit ce que des millions de personnes pensent", a réagi M. Wilders. "Pour la seconde fois, ils veulent visiblement s'en prendre à toute personne qui dit la vérité", a-t-il commenté sur le site Web de son parti.
Ce n'est pas la première fois que M. Wilders est appelé à comparaître devant les tribunaux. En juin 2011, il a été acquitté d'incitation à la haine et à la discrimination à l'égard des musulmans, des Marocains et des immigrants non-occidentaux.