Au Tchad, les violences faites aux femmes prennent de l'ampleur, selon les résultats d'une étude sur les pratiques préjudiciables à la santé de la fille, débattus à N'Djamena par le gouvernement, les organisations de la société civile et les partenaires internationaux.
18% de femmes âgées de 15 à 49 ans ont été battues et 12% ont été victimes de violences sexuelles, précise l'étude.
"Cette étude a pour objet de contribuer à la prévention des violences basées sur le genre et à la prise en charge des victimes en mettant à la disposition des acteurs des données pertinentes pour la planification, la mise en oeuvre et l'évaluation de leurs actions", a déclaré Mme Esther Woïbogo Sokoye, ministre tchadien de la Femme, de l'Action sociale et de la Solidarité nationale.
Selon les résultats d'une autre enquête publiés en janvier, 12% des femmes au Tchad ont subi des violences sexuelles et au moins 20% sont battues chaque année. Les types des violences physiques les plus fréquents sont les coups de poing (43%), de pied (33%), avec des objets (26%), les gifles (29%), les injures (40,2%) et les blessures diverses (20%).
Le viol semble être le délit le plus pratiqué avec un chiffre très important (34,7%); viennent ensuite les attouchements non consentis (9,1%) et l'inceste (5,7%). Les lieux où se passent ces violences sexuelles sont essentiellement la maison (40,3%) et la rue (25,6%).
L'étude indexe la pauvreté comme principale cause de la violence exercée contre les femmes (53,5%). Les personnes interviewées affirment que la catégorie des femmes instruites présente la proportion la plus élevée des femmes les plus exposées à la violence (72%).
"Au regard de l'ampleur de ces pratiques préjudiciables à la santé des filles, nous devons conjuguer nos efforts pour agir de toute urgence, en partenariat avec le gouvernement et les acteurs de la société civile, afin de mettre fin à ces pratiques", a indiqué M. Bruno Maes, représentant résident de l'Unicef au Tchad.