La photo du profil Facebook d'Andreas Lubitz. |
« Andreas, ouvre cette porte ! ». Ces mots, prononcés par le commandant du vol qui s'est écrasé mardi dans les Alpes, et qui ont été entendus sur la boîte noire qui a été retrouvée, ne laissent aujourd'hui plus de doute : Andreas Lubitz, le copilote de Germanwings, semble avoir délibérément fait écraser son avion, mais l'acte ne semble cependant pas être un acte terroriste.
Selon le procureur de Marseille Brice Robin, le co-pilote allemand était seul dans le cockpit quand il a délibérément débranché le pilote automatique et activé la descente qui l'a conduit à s'écraser sur un flanc de montagne mardi. Lors de la conférence de presse qui a eu lieu à Marseille, M. Robin a déclaré que, à ce moment-là, l'explication la plus plausible était que le copilote a voulu détruire délibérément l'avion.
Le procureur a souligné que c'était une conclusion préliminaire faite sur la base de la dernière demi-heure de conversation entre le pilote et le co-pilote extraites de l'enregistreur de conversations. Il a décrit les minutes avant et pendant les huit minutes de la descente de l'avion, qui s'est terminée avec des sons des hurlements de terreur des passagers dans la cabine.
M. Robin a déclaré que les 20 premières minutes enregistrées laissaient entendre un échange normal entre le pilote et le co-pilote. Puis, alors que le pilote préparait l'avion pour son atterrissage à Düsseldorf, le copilote est devenu laconique, répondant en phrases brèves. Après cela, il y a eu le bruit d'un fauteuil qu'on repousse et le pilote demandant au copilote de prendre les commandes, sans doute parce qu'il avait besoin d'aller aux toilettes.
Le procureur a précisé qu'à ce moment, le copilote était seul dans le cockpit et il a manipulé les boutons le système de contrôle de vol pour déclencher la descente de l'avion. Cette action, selon le procureur, ne peut être faite que délibérément. D'après M. Robin, l'enregistrement indique que le pilote a tenté de revenir dans le cockpit, mais la porte était verrouillée et Lubitz n'a pas répondu. Le co-pilote n'a pas non plus répondu aux appels de la tour de contrôle de Marseille. Mais il y avait le bruit de sa respiration pendant toute la descente de l'avion, ce qui indique que co-pilote Lubitz était vivant. Finalement, il y a eu un bruit de claquement, probablement parce que le pilote a en vain tenté d'ouvrir de force la porte du cockpit, avant que l'alarme signalant l'approche du sol ne retentisse et que l'avion percute la montagne.
Selon le Procureur Brice Robin, rien pour le moment ne suggère qu'il s'agit d'une attaque terroriste.