La police italienne a arrêté lundi un ressortissant turc supposé lié à une organisation qui a récemment revendiqué le meurtre d'un procureur à Istanbul.
Des sources de police citées par le journal national Corriere della Sera indiquent que le suspect interpelé, Unal Erdel, bénéficiait de la citoyenneté autrichienne et se trouvait en Italie pour des vacances avec sa femme autrichienne et ses enfants.
M. Erdel, 45 ans, a été arrêté alors qu'il sortait de l'hôtel où il séjournait avec sa famille à Mestre, près de la célèbre ville de Venise dans le nord de l'Italie. Il a semblé "déconcerté" en voyant la police, commente le journal.
"Le fugitif (..) appartient d'après les autorités turques au groupe terroriste du Front-parti populaire de libération révolutionnaire (DHKP-C), tristement célèbre pour l'enlèvement et l'assassinat du procureur Mehmet Selim Kiraz", a déclaré le ministre de l'Intérieur Angelino Alfano cité par l'agence de presse ANSA.
Ce fugitif, un recruteur présumé pour le compte du DHKP-C, fait l'objet d'un mandat d'arrêt international pour terrorisme et pourrait être extradé.
M. Kiraz a été retenu en otage dans un palais de justice à Istanbul avant d'être tué dans une fusillade avec les forces spéciales de la police le 31 mars. Il enquêtait sur le meurtre de Berkin Elvan, un adolescent frappé par une grenade lacrymogène lors de manifestations contre le gouvernement lors des événements place Taksim en 2013.
L'agence de renseignement turque MIT est récemment tombé sous le coup de critiques des partis d'opposition qui l'accuse de servir les intérêts du Parti de la justice et du développement (AKP).
Le DHKP-C, groupe gauchiste répertorié comme organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les États-Unis, a revendiqué l'attaque place Taksim ainsi que la prise d'otage.
Il est également l'auteur d'un attentat à l'ambassade américaine en 2013, et il a revendiqué l'assassinat de deux policiers et d'un touriste australien en 2001 à Istanbul.
M. Alfano a souligné que des mesures de sécurité spéciales avaient été adoptées ces derniers temps dans toute l'Italie pour faire face à la menace de sécurité accrue suite aux attentats meurtriers en France et dans d'autres pays.
"Toutes les forces de police sont mobilisées sans relâche sur le front de la lutte contre le terrorisme, pour identifier toutes les sources de risque potentielles", a souligné le ministre de l'Intérieur.