La Turquie a exprimé son "embarras" suite aux accusations égyptiennes selon lesquelles des chaînes de télévision en arabe appellant à la violence diffusent en Egypte via la Turquie, ont rapporté jeudi les médias officiels turcs.
Le ministère turc des Affaires étrangères a convoqué mercredi Ussein Elsaharty, le chargé d'affaires égyptien à Ankara, pour exprimer "l'embarras au sujet (d'accusations) non fondées" de la part des officiels égyptiens et concernant la Turquie, et a demandé au Caire de mettre fin à de telles accusations, a rapporté l'agence de presse nationale Anatolie, citant des sources diplomatiques.
Les diffuseurs concernés -- Aan, Rabia et Al Sark -- auraient appelé les Egyptiens à recourir à la violence et conseillé aux étrangers de quitter l'Egypte avant un important sommet sur l'investissement qui doit avoir lieu le mois prochain.
Le Caire a récemment accusé la Turquie de propager les activités terroristes en Egypte, précisant que des chaînes de télévision, créées par des cercles affiliés aux Frères musulmans, "appelaient à la violence" en Egypte via ces diffuseurs.
La semaine dernière, le ministère égyptien des Affaires étrangères avait convoqué le chargé d'affaires turc au Caire pour le mettre en garde au sujet de ces diffuseurs.
Un porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Tanju Bilgic, avait indiqué que les autorités turques analyseraient le contenu de ces chaînes ayant des supposés liens avec les Frères musulmans et diffusant via la Turquie.
Selon le ministère, les diffuseurs n'ont pas d'autorisation d'émettre via la Turquie.
Les liens entre Ankara et Le Caire restent tendus depuis l'éviction en 2013 du président islamiste Mohammed Morsi suite à des manifestations contre lui et son gouvernement après un an d'exercice du pouvoir.
La Turquie, qui est favorable à un pouvoir islamique en Egypte, n'a cessé de critiquer l'actuel président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qui était à la tête de l'armée au moment de l'éviction de M. Morsi.
Les deux pays ont depuis abaissé leurs liens diplomatiaques au niveau des chargés d'affaires, les deux capitales ayant rappelé leurs ambassadeurs.