Deux semaines après que près de 900 réfugiés se soient noyés en Méditerranée dans le pire naufrage connu de mémoire d'homme, la circulation de ces désespérées cherchant à tout prix atteindre une l'Europe s'est accélérée, les passeurs profitant des mers calmes. Les garde-côtes et la marine italienne ont annoncé que plus de 5 800 migrants ont été sauvés au large des côtes de la Libye le week-end dernier et 10 corps ont été récupérés, dans ce qui semble être la plus grande opération de sauvetage de son genre intervenue jusqu'à présent cette année.
Séparément, les autorités égyptiennes ont déclaré que trois personnes sont mortes quand un bateau de migrants tentant de rejoindre la Grèce a sombré au large de des côtes du pays. Trente et une personnes ont été secourues. Quelque dix navires italiens, quatre bateaux privés et un navire de la marine française agissant pour le compte de l'agence européenne de contrôle des frontières ont pris part aux opérations au large de la Libye, coordonnées par l'Italie, le pays qui reçoit le plus grand nombre de migrants méditerranéens.
De son côté, l'agence de presse officielle libyenne Lana a annoncé que les autorités ont arrêté dimanche 500 migrants embarqués sur cinq bateaux au large de Tripoli et que 480 autres migrants -en provenance du Soudan, de Somalie, d'Erythrée et d'Ethiopie- ont été capturés dans une ferme près de la ville centrale de Jufra, et que 170 autres sont détenus à proximité. Les personnes secourues lors de l'opération italienne ont été conduits jusqu'aux côtes italiennes, certains étant déjà arrivés à Lampedusa, l'île la plus méridionale de l'Italie, et d'autres à Trapani, en Sicile. Davantage devraient être ramenés à terre pendant la nuit et lundi.
Choquée par la catastrophe record du mois dernier, les dirigeants de l'Union Européenne se sont mis d'accord pour tripler le financement de la mission Triton de patrouille en mer de l'UE, mais il y a encore désaccord sur ce qu'il faut faire avec les gens qui fuient les conflits et la pauvreté dans diverses parties de l'Afrique et du Moyen-Orient. Le chancelier autrichien Werner Faymann a ainsi déclaré dans un entretien accordé à un journal le dimanche que l'UE devrait mettre en place un système de quotas par lequel les pays membres acceptent d'accueillir plus de réfugiés afin de soulager quelque peu la pression sur l'Italie, la Grèce et Malte, mais la proposition de l'Autriche est fait d'ores et déjà face à une forte opposition de certains Etats membres, notamment la Grande-Bretagne et la Hongrie.