Face au mouvement de grève national des taxis français débuté ce jeudi matin, le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a déclaré, lors d'un déplacement à Marseille dans l'après-midi, avoir demandé au préfet de police de Paris "de prendre un arrêté interdisant l'activité d'UberPOP", prenant effet ce jour, "compte-tenu des troubles graves à l'ordre public", ont rapporté les médias français.
Bernard Cazeneuve a rappelé "la fermeté du gouvernement à l'égard de ceux qui développent en France une activité manifestement illicite, (..), car les principes de la concurrence loyale ne sont pas respectés par UberPOP".
"Il s'agit d'une entreprise qui n'acquitte pas de charges sociales et fiscales et dont les conducteurs développent leur activité en contravention complète avec le droit français", a-t-il affirmé.
En fait, le ministre avait déjà fait la même demande, depuis plusieurs semaines, aux préfets de régions "dans un certain nombres de grandes villes où l'activité d'UberPOP se développait".
Cazeneuve a également appelé au calme de toutes les parties, ajoutant que "l'Etat de droit n'est pas l'Etat de violence".
Selon la chaine française d'information Francetv Info, trois chauffeurs de taxi seraient en garde à vue pour des violences présumées à Paris ce jeudi.
Le 23 juin dernier, un client d'UberPOP avait été agressé par un ou plusieurs chauffeurs de taxis et des chauffeurs d'UberPOP avaient été également agressés quelques jours avant dans plusieurs villes telles que Nice, Strasbourg et Lille.
Face à la montée des tensions, Bernard Cazeneuve avait réagi le 23 juin dans un communiqué que "UberPOP est dans l'illégalité. Ses conducteurs s'exposent également à des peines d'emprisonnement et à la saisie de leur véhicule. Des condamnations ont déjà été prononcées".
Le ministre français de l'Intérieur avait également appelé les clients d'UberPOP à prendre leur responsabilité. "Les consommateurs qui font appel à UberPOP doivent avoir conscience qu'ils prennent eux-mêmes des risques, notamment celui de se faire conduire par des personnes qui ne sont pas des professionnels, qui ne présentent aucune garantie, qui ne sont pas assurés pour cette activité", avait-t-il indiqué.