Dernière mise à jour à 09h18 le 01/04
La nouvelle couverture de Charlie Hebdo, qui est arrivée dans les kiosques de France cette semaine, a fait sa une sur les attaques terroristes de la semaine dernière à Bruxelles. Et une fois de plus, elle a créé la polémique : la première édition de l'hebdomadaire satirique sortie depuis que des terroristes ont tué 35 personnes et blessé 300 montre une caricature de la star de la pop belge Stromae sur fond du drapeau national et entouré de membres sectionnés.
Le titre de Charlie Hebdo est une question, « Papa, où t'es », qui fait références à l'un des succès les plus populaires de Stromae, « Papaoutai », qui fut un hit en France et la meilleure vente de singles en Belgique en 2013. Des morceaux de corps lui répondent « Ici », « là », « et là aussi », faisant référence aux victimes des attentats. Un message considéré par beaucoup comme irrespectueux envers les victimes et leurs familles. .
Pour choquante et provocatrice qu'elle puisse paraître, la une de couverture de Charlie Hebdo signée du dessinateur Riss n'a cependant rien de vraiment surprenant. Dans une interview avec Le Figaro Didier Pasamonik, historien de la bande dessinée, a commenté, « Il n'y a rien de nouveau sous le soleil ». En effet, après les attentats de Paris du 13 novembre dernier, la couverture du journal avait mis en vedette un homme criblé de balles buvant du champagne, accompagné de la phrase : « Ils ont les armes, on les emmerde, on a le champagne ». Et après que les frères Kouachi aient tué 12 membres du personnel de Charlie Hebdo en janvier 2015, le journal avait répondu avec une couverture mettant en vedette une caricature du prophète Mahomet pleurant sous le titre « Tout est pardonné ».
Mais dans le même temps, des internautes rappellent que la chanson « Papaoutai » raconte l'enfance du chanteur sans son père, assassiné pendant le génocide rwandais en 1994, avec une grande partie de sa famille paternelle. Ils n'ont pas tardé à faire le rapprochement, et certains ont même engagé un débat pour savoir si les journalistes de Charlie Hebdo pouvaient vraiment ignorer les circonstances dans lesquelles le père de Stromae a disparu.