Dernière mise à jour à 16h46 le 06/05

Page d'accueil>>Société

Nouveau scandale dans l'utilisation clinique de l'immunothérapie

le Quotidien du Peuple en ligne | 06.05.2016 15h55
Nouveau scandale dans l'utilisation clinique de l'immunothérapie
Une femme surnommée Lu a indiqué mardi aux journalistes au Second Hospital of Beijing Armed Police Corps, qu'elle était à la recherche de fonds pour la thérapie reçue par son mari, qui avait un cancer du foie et décédé en mars 2015 [Wei Xiaohao/China Daily]

La haute autorité sanitaire de la Chine a tenu jeudi à rappeler que l'utilisation clinique de l'immunothérapie pour le traitement du cancer et la sous-traitance de services à des entités privées et hôpitaux publics étaient strictement interdites.

La déclaration de la Commission nationale de la santé et du planning familial intervient au milieu d'un tollé général après le décès d'un jeune homme qui avait reçu un tel traitement dans un hôpital militaire à Beijing.

L'établissement a été reconnu coupable d'avoir externalisé son traitement du cancer à une société privée à but lucratif, dont le traitement médical a été contesté par le patient de 21 ans, Wei Zexi, comme étant inefficace dans un post en ligne avant sa mort le 12 avril.

La commission a déclaré que l'immunothérapie «n'a jamais été approuvée comme outil thérapeutique pour le traitement formel en Chine», ce qui signifie que ce traitement ne peut être pratiqué en Chine que pour la recherche scientifique et non pour une utilisation clinique commerciale.

La déclaration rappelle qu'il est obligtoire d'obtenir l'évaluation et l'approbation de l'autorité de santé pour mener des recherches, selon un règlement publié en 2015 sur les «technologies médicales de troisième catégorie» pour celles jugées expérimentales, incertaines ou risquées.

Les patients qui participent à ces expériences doivent être pleinement informés, et le traitement est gratuit, stipule le règlement.

L'immunothérapie, qui stimule le système immunitaire des patients pour lutter contre le cancer, comprend plusieurs types, comme celui connu sous le nom de DC-CIK, dont le jeune homme avait bénéficié. Ses parents ont indiqué avoir déboursé plus de 200 000 yuans (31.000 $) au Second Hospital of Beijing Armed Police Corps pour le traitement.

Une source proche du dossier a expliqué à China Daily que malgré les interdictions du gouvernement, certains hôpitaux publics ont également mené des projets d'immunothérapie.

Les autorités ont réinsisté sur le fait que le règlement «doit être strictement appliqué afin de mieux sécuriser la santé publique», et qu'il est interdit pour les hôpitaux publics de sous-traiter des services aux praticiens privés ou de publier des publicités médicales illégales ou trompeuses. Les établissements hospitaliers à tous les niveaux sont tenus d'effectuer un auto-examen et de signaler de telles pratiques.

Cependant, les hôpitaux militaires n'étant pas sous la juridiction des autorités de la santé, les arrêtés de la commission apparaissent qu'à titre de référence.

Les bureaux de santé de la Commission militaire centrale et de la Force de la police armée, qui supervisent les hôpitaux militaires affiliés, sondent conjointement l'hôpital en cause, et une enquête est actuellement en cours.

Wei, qui souffrait d'un sarcome synovial terminal, une forme rare de cancer des tissus mous, a expliqué dans son message en ligne qu'il avait découvert cet hôpital, en faisant des recherches sur sa maladie sur Baidu, le célèbre moteur de recherche chinois, qui faisait la publicité de la clinique sans fournir d'avertissements clairs .

Le service de référencement payant de Nasdaq Baidu est en cours d'examen par les régulateurs de l'Internet.

Dans son annonce, Wei a déclaré qu'un médecin de l'hôpital avait affirmé que le traitement était réalisé en collaboration avec l'Université de Stanford aux Etats-Unis, et utilisant les dernières «technologies de pointe» pouvant prolonger sa vie de 10 à 20 ans.

L'hôpital a refusé tout commentaire et Stanford a nié toute relation avec l'hôpital et cette affaire.

Toutes les activités sont suspendues depuis mercredi. Beijing Youth Daily a rapporté jeudi que l'hôpital avait commencé à proposé des remboursements à certains patients qui ont reçu le traitement du cancer, mais que les demandes des patients de récupérer leurs dossiers médicaux ont été rejetés.

Les experts médicaux craignent que cette affaire ne porte un coup dur dans le pays à la recherche sur l'immunothérapie.

Guo Jun, directeur adjoint de l'Hôpital du cancer de l'Université de Beijing, a déclaré que l'immunothérapie était reconnue internationalement comme une orientation future du traitement du cancer, en particulier pour les cancers mélanome, les reins et ganglions lymphatiques.

 

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
Partez cet article sur :
  • Votre pseudo
  •     

Conseils de la rédaction :