La Banque Centrale Européenne annonce la fin du billet de 500 Euros

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La Banque Centrale Européenne a annoncé la fin de la production du billet de 500 Euros, citant dans un communiqué publié mercredi « des préoccupations sur la possibilité que ce billet puisse faciliter les activités illicites ». La production de celle qui est actuellement la plus grosse coupure en Euros cessera à la fin de 2018, mais elle aura néanmoins toujours cours légal et pourra être échangée dans l'une quelconque des banques centrales de la zone Euro pour une durée illimitée. Les autres coupures -de 5 Euros à 200 Euros- resteront en place et les banques centrales assureront qu'elles soient disponibles en quantités suffisantes pour répondre à la demande.

Le Président de la BCE Mario Draghi avait dit précédemment que l'utilisation de billets à haute valeur faciale à des fins criminelles était une raison d'envisager de les retirer. La décision pourrait néanmoins d'attirer encore les critiques de personnes suspectant la banque centrale, déjà attaquée par les épargnants pour ses taux d'intérêt particulièrement bas, tente d'abolir l'argent liquide à terme. La défense des grosses coupures a été dirigée par l'Allemagne, la plus grande économie de la région. Clemens Fuest, directeur de l'Institut Ifo basé à Munich, a déclaré dans une interview avec Bloomberg Television lundi qu'il n'y avait « aucune justification » pour retirer le billet de 500 Euros.

De même, le président de la Bundesbank Jens Weidmann avait déclaré en Mars que l'affirmation selon laquelle la criminalité sera réduite en supprimant cette coupure n'a pas été prouvée, et que le débat risque de saper la confiance envers les espèces. Ewald Nowotny, le gouverneur de la banque centrale d'Autriche, est également opposé à la suppression du billet, craignant lui aussi que cela alimenter le débat général sur l'abolition de l'argent liquide. Les soucis sur l'avenir de la monnaie papier sont en partie liés au taux de dépôt négatif de la BCE sur les fonds stockés par les banques dans l'institution. Bien que la charge n'ait généralement été pas transférée sur les déposants au détail, ce serait théoriquement plus facile de le faire si les clients n'avaient plus la possibilité de retirer leur épargne en billets de banque.

Yves Mersch, membre du Conseil d'administration de la BCE, a écrit dans un article publié jeudi pour le Spiegel Online que l'abolition de l'argent liquide n'est pas à l'ordre du jour et que la zone Euro peut « sûrement » continuer à fonctionner sans le billet de 500 Euros, « Tout simplement parce que les criminels utilisent des téléphones portables pour coordonner leurs activités, personne ne peut sérieusement envisager l'idée d'interdire complètement les téléphones mobiles», a-t-il déclaré. « Beaucoup de citoyens respectueux de la loi apprécient une certaine intimité au moment de payer ». La décision pourrait avoir pour conséquence des coûts supplémentaires de 500-600 millions d'Euros du fait d'une intensification de la production des autres billets. En valeur, environ 300 milliards d'Euros des 1 100 milliards d'Euros en espèces actuellement en circulation se composent de billets de 500 Euros.