Dernière mise à jour à 09h33 le 06/05
Des scientifiques britanniques croient avoir peut-être découvert un gigantesque lac sous la glace du continent antarctique, également susceptible d'abriter des formes de vie présentes ici sans avoir été dérangées pendant des millénaires. Ils estiment que le lac, qui mesure environ 140 km de long sur 12 km, est relié à un système de canyons serpentant sur près de 1 100 km. Les scientifiques ont d'abord publié leur découverte dans la revue Geology et se sont étendus davantage sur le sujet ce mois-ci lors de la réunion européenne des géosciences à Vienne.
Leurs conclusions sont basées sur de faibles rainures striant la glace découvertes après avoir examiné de près les images satellites de la région, dans une région du continent gelé connu sous le nom de Terre Princesse Elizabeth. « Nous avons vu ces étranges chaînes linéaires sur la surface, et nous en avons conclu qu'elles sont au-dessus de canaux massifs de 1 000 kilomètres de long, et qu'il y a un vaste lac sous-glaciaire là aussi », a déclaré à New Scientist Martin Siegert de l'Imperial College de Londres et membre de l'équipe de recherche.
Selon M. Siegert, des chercheurs chinois et américains ont survolé la région et a rassemblé des données radar pénétrant la glace, qui, espèrent-ils, confirmeront la présence de caractéristiques sous-glaciaires. « Nous nous rencontrerons en mai pour examiner les données », a-t-il dit. « Ce sera un très bon test de notre hypothèse sur le lac et les canaux ». Bien que grand, le lac putatif ne serait pourtant pas le plus grand découvert sous la calotte glaciaire gelée de l'Antarctique Cet honneur appartient au lac Vostok, qui mesure 250 kilomètres de long sur 50 km de large. Cela en ferait néanmoins le sixième plus grand aux États-Unis, plus de deux fois plus grand que le grand lac Salé de l'Utah et battu seulement par les Grands Lacs.
En 2012, les scientifiques russes ont percé un trou dans le lac Vostok, qui a été recouvert par la glace pendant 15 millions d'années et se trouve à plus de 4 000 mètres sous la surface, et affirmé avoir trouvé des preuves de vie hors du commun. Cependant, leurs résultats ont été accueillis avec scepticisme et controverse parce que les échantillons d'eau ont été contaminés avec du liquide utilisé pour aider le processus de forage. L'année dernière, après avoir corrigé leur technique, ils ont commencé à forer pour une deuxième fois et finalement découvert 3 500 formes différentes d'organismes vivants.