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Startups : le rêve de la Chengdu Silicon Valley

le Quotidien du Peuple en ligne | 25.04.2016 16h23

Retranché dans un bâtiment de verre dans la ville chinoise de Chengdu, Y. James Kang passe ses journées à la recherche de nouveaux moyens pour réparer les cœurs endommagés, le foie et le cerveau, avec l'aide de cellules souches et d’imprimantes 3D.

Le biologiste chinois, né et formé aux USA, a démarré son activité de soins de santé, Revotek, dans cette ville du sud-ouest en 2014. A l'époque, il a été attiré par une riche offre de la région des singes idéale pour tester des traitements humains. A Chengdu, la société a reçu un apport de 215 millions de yuans (33 millions $) venant d'une société immobilière locale qui cherchait à se diversifier.

A quelques kilomètres du laboratoire de Kang, AllTech Medical Systems a développé et vend des systèmes d'IRM destinés à concurrencer les géants multinationaux comme la General Electric (GE), Royal Philips NV et Siemens AG, qui dominent le marché. Son fondateur Zou Xueming, a choisi Chengdu pour mettre en place sa deuxième société après avoir vendu sa startup basée à Cleveland à GE en 2002. AllTech espère présenter une introduction en bourse d'ici la fin de l'année prochaine, avec la planification de Zou de soulever de 50 millions à 100 millions de dollars.

Ces projets font partie d’une chaîne d'entreprises locales qui bénéficieront d'une poussée de la ville chinoise afin d'attirer des chercheurs et investisseurs en capital-risque. Connue pour sa cuisine épicée et son style de vie serein, Chengdu a ces dernières années su convaincre notamment Intel Corp et IBM de s’y installer, et d’y lancer des bases de recherche et de fabrication. Plus récemment, le tourbillon d'activités d'investissement répond à l'appel du Premier ministre chinois Li Keqiang pour l'innovation et l'entrepreneuriat.

Les dirigeants chinois cherchent de nouveaux moteurs de croissance, en parallèle à l'expansion économique du pays qui atteint son rythme le plus lent en 25 ans. Cela a encouragé les provinces à travers tout le pays à créer des zones spéciales où les nouvelles entreprises peuvent exploiter les possibilités de financement et autres opportunités. Alors que les startups technologiques ont été parmi les plus grands bénéficiaires, les firmes de recherche médicale ont également été boostées, en donnant un coup de pouce à une industrie chinoise qui a accusé un grand retard par rapport à l’occident.

Depuis son lancement en 2014, la campagne en Chine pour encourager l'esprit d'entreprise a contribué à créer des dizaines de milliers de petites sociétés. A Chengdu, le gouvernement local a mis en place sept startups ciblée, avec des fonds soutenus par des capitaux privés totalisant 700 millions de yuans pour promouvoir les industries telles que les télécommunications, la santé et la biotechnologie.

Le bureau de la science et de la technologie dispose d’une équipe spéciale pour aider les banques à évaluer les startups en fonction de la valeur de leur technologie et de brevets. Avec également la présence de pépinières d’entreprises qui offrent un espace de bureau et une formation aux nouvelles compagnies. "Il existe a des forces motrices fortes à Chengdu", a déclaré le fondateur de AllTech. "Les politiques visant à attirer des talents, les terres et politiques fiscales sont très favorables."

Comme l'entreprise de Y. James Kang, depuis de nombreuses années, la plupart des start-up de la capitale du Sichuan sont loin de faire de gros profits. Signifiant que le gouvernement de Chengdu devra encore patienter avant de voir les grands avantages pour l'économie locale.

Des dizaines de villes chinoises ont lancé des programmes similaires, et ces nouvelles compagnies offrent également une perspective sur les ambitions croissantes des chercheurs chinois, dont beaucoup ont été formés à l'étranger. Kang a été l’un des premiers à retourner à l’université en 1977 après la Révolution culturelle, et a finalement obtenu son doctorat à la Iowa State University. Son principal intérêt de recherche est le bioprinting 3D, une nouvelle frontière de la médecine visant à créer des répliques des organes humains.

Son équipe a mis au point différentes techniques pour réparer la peau endommagée, les cœurs, foies et cerveaux chez les animaux, y compris les porcs et les singes grâce à la régénération, un processus qui consiste à créer des structures 3D qui peuvent se répliquer, par exemple, une couche de peau ou un vaisseau sanguin. Pour les organes abimés comme le cœur, un cathéter spécialisé est utilisé pour fournir des "bio-encre" ou de cellules souches mélangées avec des nutriments et autres facteurs de croissance.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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