Dernière mise à jour à 16h11 le 03/07
Plus de 200 000 personnes ont été relocalisées dans la ville du nord de la Chine au début des années 1900.
La semaine dernière, Ester Alon et 76 autres compagnons venant de Pologne, d'Israël, d'Australie, de Russie et du Canada ont entrepris un voyage pour revenir dans leur ville natale Harbin, la capitale de la province du Heilongjiang.
Ils ont été invités à participer à la Conférence internationale des anciens résidents étrangers à Harbin, qui s'est ouverte dimanche 2 juillet et se déroulera jusqu'à vendredi.
Alon est née à Harbin en 1939, de parents qui avaient voyagé dans le nord-est de la Chine en provenance de Russie. Elle fait partie de la deuxième génération de 25 000 juifs qui ont émigré d'Europe, du Moyen-Orient et de Russie à la fin du 19e et au début du 20e siècle.
Selon les archives provinciales, plus de 200 000 étrangers de près de 40 pays se sont rendus à Harbin après l'inauguration du Chemin de Fer de l'Est construit par la Russie reliant le réseau ferroviaire sibérien.
A l'époque, les habitants de la capitale du Heilongjiang les ont aidés à s'installer et à prospérer.
«J'ai vécu à Harbin pendant 22 ans, où j'ai connu les plus beaux souvenirs de ma vie», a confié Alon, montrant des dizaines de vieilles photos.
«Ce sont les meilleurs traces de mes jours heureux dans cette ville», a-t-elle souligné. «Je me souviens encore de mes sympathiques voisins chinois qui m'ont appris à jouer à des jeux traditionnels ».
Lorsque sa famille a émigré en Israël, elle a emporté tous ses vêtements et accessoires de style chinois.
«Pendant mon séjour en Israël, chaque fois qu'Harbin me manquait, je regardais ce que j'avais rapporté de la ‘Perle du Cou', me remémorant le bon vieux temps», a expliqué Alon. «Donc quand j'ai reçu l'invitation pour la conférence, j'étais vraiment heureuse et j'ai décidé de venir avec mon mari, qui n'est jamais venu ici».
Après plusieurs décennies, elle a oublié la plupart de son chinois. Cependant, elle se souvient encore comment dire «Je t'aime» dans la langue de Confucius. « C'est ce que je veux dire à ma ville natale que j'aime tant», a-t-elle ajouté.
Mara Moustafine, professeur à l'Université de Sydney, est née dans une grande famille de Juifs, de Russes et de Tatars, dont quatre générations ont vécu à Harbin.
«Pendant mon enfance, les histoires les plus racontées par mes parents étaient leurs souvenirs de Harbin», a indiqué Moustafine. «En 2000, j'ai fait venir mes parents dans leur chère ville natale.»
«La vieille maison où nous vivions a disparu, mais les églises et les écoles de l'époque sont toujours là», a-t-elle noté.
«Harbin chérit les amitiés avec tous les anciens résidents étrangers», a déclaré Cao Ru, directeur adjoint du bureau des affaires étrangères de Harbin.